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Espagne

L'ETA met officiellement fin à son activité politique

Capture d'écran d'une vidéo de l'ETA datant de janvier 2011.

Capture d'écran d'une vidéo de l'ETA datant de janvier 2011. - HO / AFP

Après une première annonce, l'organisation séparatiste basque a officialisé sa dissolution dans un communiqué daté de ce jeudi.

L'organisation séparatiste basque ETA a annoncé jeudi sa dissolution et la fin de son activité politique après des décennies d'attentats, dans un communiqué publié par plusieurs médias espagnols.

"L'ETA a totalement démantelé l'ensemble de ses structures. L'ETA déclare mettre fin à toute activité politique", écrit le groupe dans une "déclaration finale" datée du 3 mai et frappée de son sceau.

Fondée en 1959 sous la dictature de Francisco Franco, l'ETA a fait au moins 829 morts dans une campagne d'assassinats et d'attentats à la bombe en Espagne et en France, au nom de l'indépendance de "Euskal Herria", le Pays basque espagnol et français et la Navarre.

Décimée par les arrestations de ses chefs, rejetée par la population, l'organisation classée comme terroriste par l'Union européenne avait déjà renoncé à la violence en 2011 et livré ses armes l'année dernière. Elle avait franchi un pas supplémentaire dans une lettre datée du 16 avril et publiée mercredi dans la presse espagnole, annonçant avoir "dissous complètement toutes ses structures".

Conférence de presse vendredi

La lettre était destinée aux personnalités qui l'ont encouragée à renoncer à la violence, comme l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan ou l'ex-chef du Sinn Fein irlandais, Gerry Adams, selon un membre du gouvernement régional basque.

L'annonce de la dissolution devait être suivie vendredi d'une "conférence internationale" à Cambo-les-bains, au Pays basque français, où sont attendus Gerry Adams et des représentants de plusieurs partis espagnols qui seraient ainsi garants de la bonne foi de l'ETA.

"L'ETA devait (cette dissolution) à la société basque et à l'ensemble de l'humanité", a déclaré jeudi le président de la région basque, le nationaliste Iñigo Urkullu dans une interview au journal El Pais. Elle n'aurait jamais dû exister".

358 crimes encore inexpliqués

Beaucoup de victimes de l'ETA ne sont pas prêtes à pardonner le sang versé pendant les années de plomb. Dans une conférence de presse à Saint-Sébastien, la ville basque qui a connu le plus d'attentats, le Collectif des victimes du terrorisme (Covite) a exigé que l'ETA condamne la terreur et cesse de rendre des hommages publics à ses militants quand ils sortent de prison. Il attend aussi qu'elle fasse la lumière sur 358 crimes encore inexpliqués.

L'Espagne avait mal accueilli un message diffusé le 20 avril où la faction armée regrettait "les torts causés" mais ne demandait pardon qu'aux seules victimes qui n'étaient pas parties au "conflit", laissant entendre que les autres, comme les policiers, étaient des cibles légitimes.

C.V. avec AFP