Jihad: "une quarantaine d'interdictions de sortie du territoire en préparation", selon Cazeneuve

Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, le 23 février 2015, place Beauvau. - BFMTV
Mesure phare de la loi antiterroriste votée en novembre, la privation des passeports de ressortissants français soupçonnés de vouloir se rendre à l'étranger pour mener des actions de jihad, a été appliquée pour la première fois, révèlent ce lundi matin nos confrères de RTL.
"20% de convertis", selon Cazeneuve
A la mi-journée, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a fait le point sur ces "interdictions administratives de sortie du territoire" et sur d'autres mesures comme le "blocage des sites Internet" de propagande jihadiste. Le ministre de l'Intérieur a confirmé les six confiscations de passeports et indiqué qu'une "quarantaine d'interdictions sont en préparation". Il s'est félicité du bon fonctionnement de la plate-forme téléphonique mise en place par le ministère qui a permis "1.000 signalements".
Le ministre a estimé que cette mesure d'interdiction participait d'une double protection, d'une part pour éviter "le basculement de ces candidats au jihad", et d'autre part, pour la société, puisque les jihadistes "représentent un danger plus grand encore à leur retour" en France. Sur le profil des personnes frappées par ce type d'interdictions, le ministre a précisé qu'il s'agissait "essentiellement de jeunes, parfois des convertis - 20% de convertis - qui sont tentés de s'engager dans des opérations terroristes".
Des signalements via le numéro vert du ministère de l'Intérieur
Les six présumés jihadistes français, tous majeurs, projetaient de se rendre en Syrie. Leur départ était apparemment imminent. Selon nos informations, ces jeunes ont entre 23 et 28 ans. Ces hommes et femmes habitent en région parisienne et en province. L'un des cas signalés l'a été en Rhône-Alpes et certains de ces individus s'étaient déjà rendus en Syrie.
Après confiscation de leurs papiers d'identité, les passeports mais aussi les cartes qui permettent d'entrer en Turquie, ils se sont vus délivrer un récépissé tandis que leurs noms ont été transmis au système d'information Schengen dont le fichier est accessible partout en Europe.
"Certains d'entre eux ont été signalés par leurs proches, via le numéro vert mis en place au ministère de l'Intérieur, d'autres ont été détectés lors des multiples enquêtes actuellement menées par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure", indique RTL. Les autorités ont aussi envisagé que les présumés jihadistes tentent de se procurer de faux-papiers. C'est pourquoi ils seront régulièrement convoqués par les services de renseignement.
Une interdiction renouvelable jusqu'à deux ans