Déradicalisation: un député PS prône d'autres voies que la prison

La prison de Fresnes expérimente le regroupement des détenus islamistes depuis octobre dernier. - Fred Dufour - AFP
Ils sont déjà plus de 200 à être rentrés de Syrie ou d'Irak, où ils combattaient dans les rangs de Daech. Et d'après les dernières statistiques, le phénomène du jihad concerne 1.818 Français ou résidents étrangers en France. Comment prendre en charge ces jeunes lors de leur retour en France, pour les faire retrouver une vie normale? Un député socialiste, Sébastien Pietrasanta, rend un rapport de 90 pages au gouvernement sur le sujet.
Premier enseignement: la prison n'est pas seule réponse efficace. "Des gamines de 14-15 ans qui se sont faites happer par les réseaux sociaux et à qui on a promis la belle vie en Syrie ne peuvent être traitées comme ceux qui combattent et qui égorgent", justifie le parlementaire sur BFMTV, soulignant l'extrême diversité des profils de ces aspirants au jihad. Il note d'ailleurs combien "la question religieuse est peu présente en réalité dans la radicalisation. La plupart de ces jeunes ont connu une situation d'échec, de rupture, et sont en quête de sens ou d'identité".
La prison préconisée pour les plus dangereux
Lui propose notamment la création de centres fermés de désendoctrinement comme alternative à l'enfermement carcéral. Autre piste, favoriser un suivi individuel pour répondre à chaque besoin selon le profil, avec notamment la collaboration de mentors. Enfin, mettre en place des groupes de dialogue avec des repentis, tombés eux aussi un jour dans le jihad.
Une méthode déjà expérimentée par le psychiatre Serge Hefez, avec succès. "En mettant ensemble les groupes de parole, le travail familial, le travail personnel, je vois un certain nombre de jeunes qui réussissent à retrouver une vie ordinaire", explique le médecin sur BFMTV.
Reste les radicaux les plus dangereux. Eux doivent être incarcérés dans des quartiers spécifiques en prison, selon le rapport, afin de séparer les prosélytes des détenus influençables. Une initiative déjà expérimentée à Fresnes depuis octobre dernier.