Cavale de Salah Abdeslam: les deux "exfiltreurs" belges racontent

Salah Abdeslam, dans deux clichés non datés. - BFMTV
Salah Abdeslam, terroriste présumé en lien avec les attentats du 13 novembre, est toujours en cavale. Mais des détails commencent à émerger sur son départ précipité de Paris, le soir des attaques. Le Parisien et le quotidien belge Le Soir ont eu accès aux PV d'audition de deux complices présumés de Salah Abdeslam: Hamza Attou et Mohamed Amri.
Tous deux ont été contactés par leur ami d'enfance le 13 novembre au soir pour venir le chercher en urgence à Paris, et le ramener à Molenbeek, d'où tous trois sont originaires. Interpellés peu après, les deux "exfiltreurs" sont passés à table devant les enquêteurs. "Au téléphone, il nous faisait pitié, c'était un enfant de 12 ans qui pleurait." Rendez-vous est pris pour le retrouver à Châtillon, devant un fast-food.
Trois contrôles de police sur le chemin
A 5h30, alors que la France découvre petit à petit l'ampleur du massacre de la veille à Paris, Salah Abdeslam monte à bord de la voiture. "Il était essoufflé, il transpirait", explique un des convoyeurs. "Il a déclaré avoir été dans une voiture et avoir utilisé une kalachnikov pour abattre des personnes", poursuit-il devant les enquêteurs, selon Le Parisien. Une confession qui vient étayer l'hypothèse que Salah Abdeslam faisait partie du "commando des terrasses", qui a fait de nombreuses victimes dans des bars de la capitale.
Sur le chemin du retour, le terroriste continue de s'épancher, demandant à ses deux amis de ne "pas le balancer", et répétant qu'il allait "venger" son frère Brahim, tué dans l'explosion de sa ceinture au Comptoir Voltaire. "Ils vont payer pour sa mort", aurait crié le jeune homme dans la voiture. A trois reprises, la petite équipée sera contrôlée par des forces de l'ordre. Mais à ce moment-là, le nom de Salah Abdeslam n'est pas encore identifié. Les trois hommes repartent à chaque fois sans encombre.
Une coupe de cheveux et une nouvelle tenue
Arrivé à Bruxelles, Salah Abdeslam s'achète un téléphone portable et des vêtements sur un marché, et se rend chez un premier coiffeur pour se teindre les cheveux. Raté, le salon ne fait pas de coloration. Il termine finalement par se raser simplement le crâne chez un second coiffeur, raconte encore l'un de ses exfiltreurs aux policiers.
Il se fait ensuite déposer dans un quartier de la capitale, puis disparaît dans la nature. "Il m'a serré dans les bras et m'a dit qu'on n'allait plus jamais se revoir", rapporte l'un des convoyeurs, dans un extrait cité par Le Parisien. Depuis, les policiers ont perdu sa trace.