Bruno Retailleau estime que la menace terroriste en France n'a "jamais été aussi présente"

Bruno Retailleau à Paris le 13 décembre 2024 - Grégoire CAMPIONE / AFP
"La menace n'a jamais été aussi présente." Alors que la France s'apprête à commémorer le dixième anniversaire de l'attentat contre Charlie Hebdo, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau annonce vouloir mettre l'accent sur la lutte contre le terrorisme islamiste.
Il explique ce lundi dans les colonnes du Parisien vouloir faire de ce sujet un cheval de bataille. D'autant que, d'après lui, le nombre d'attentats déjoués en 2024 est le plus élevé depuis 2017.
"En 2024, nos services ont déjoué pas moins de neuf attentats terroristes islamistes sur le sol français dont trois visaient spécifiquement les Jeux olympiques", détaille-t-il.
Il précise que sept attentats avaient été déjoués en 2018, quatre en 2019 ainsi qu'en 2020 et 2021, trois en 2022 et six en 2023.
"Je ne laisserai rien passer"
Interrogé sur le profil des derniers attentats déjoués, le ministre de l'Intérieur évoque une augmentation de la radicalisation de jeunes, notamment via les réseaux sociaux, mais aussi de personnes radicalisées qui sortent de détention.
"Ils étaient 83 en 2024, et seront plus de 60 en 2025. Concernant ces profils dangereux, la déradicalisation est une vue de l’esprit. (...) Mais je pense que l’on devrait adopter des mesures de sûreté judiciaires fermes, dans des centres de rétention, comme on l’a fait en 2008 avec les pédocriminels", explique-t-il, toujours auprès du Parisien.
Revenant sur l'arrestation de trois influenceurs algériens soupçonnés d'avoir proféré des menaces sur les réseaux sociaux et appelé à des actes terroristes, Bruno Retailleau assume sa fermeté sur le sujet. "Ces individus nous testent, ils testent la résistance de la République: et bien assumons le rapport de force! Je ne laisserai rien passer, jamais."
Plus tôt ce lundi, le ministre a envoyé une note aux préfets pour leur demander de mettre l'accent sur la sécurisation des grands événements en veillant notamment à la "mise en place de dispositifs solides de protection contre les véhicules béliers", se référant aux attaques perpétrées récemment en Allemagne et aux Etats-Unis.