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Terrorisme

Attentats: pourquoi La Défense est devenue une cible privilégiée?

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Lors de ses premières auditions, Mohamed Abrini, interpellé vendredi à Anderlecht, en Belgique, assure que lui et ses complices avaient prévu de frapper une nouvelle fois la France. Des projets contrariés par l'arrestation de Salah Abdeslam.

Des informations qui restent difficiles à interpréter mais qui démontrent une volonté de la part de la cellule jihadiste basée à Bruxelles de s'attaquer une nouvelle fois à la France. Mohamed Abrini, interpellé vendredi à Anderlecht, en Belgique, a livré ses premières confidences. Dans le viseur des terroristes: une association catholique intégriste et le quartier d'affaires situé à proximité de Paris.

Dans l'ordinateur de l'un des terroristes, Ibrahim El Bakraoui, qu'il avait jeté dans une poubelle juste avant de partir pour l'aéroport de Zaventem, les enquêteurs ont découvert deux cibles potentielles visées par les kamikazes. Dans un dossier baptisé "target" (cible, en français) apparaît ainsi le nom de cette association catholique intégristes, Civitas, mais aussi le quartier de La Défense. 

Nouveau projet ou suite prévue des attentats du 13 novembre? Ce n'est pas la première fois qu'un projet d'attentat à La Défense est évoqué. Ainsi, Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attaques de Paris, avait projeté une attaque. Avec un complice, ils s'étaient procurés des costumes pour se fondre dans la masse et avaient prévu de se faire exploser dans le centre commercial des Quatre-Temps et devant le commissariat.

Renfort policier

Dès 2008, les services de renseignements français ont intercepté des messages faisant état d'une menace visant ce quartier situé aux portes de Paris. Chaque jour, 500.000 personnes transitent dans les transports en commun à La Défense, 180.000 employés y travaillent et 3.000 entreprises majeures, françaises et étrangères, y ont installé leur siège. 

"Il y a à la fois les gens qui y travaillent, les entreprises qui sont basées là-bas, les métros, les RER, les centres commerciaux donc effectivement avec peu on peut faire beaucoup de victimes dans ce lieu", détaille sur BFMTV Anne Giudicelli, spécialiste du terrorisme.

Face à la menace, un renfort policier a été mis en place, malgré une présence quotidienne de dizaines de policiers du fait de l'installation d'un commissariat permanent sur le site. "Il y a des compagnies de CRS, des gendarmes mobiles, des compagnies d’intervention mais aussi des militaires dans le cadre de l’opération Sentinelle avec des moyens techniques comme un réseau de vidéo-surveillance", prévient Patrice Ribeiro, du syndicat Synergie Officiers.

Dimanche, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, rappelait que la France est confrontée "à un niveau de menace très élevé.

J.C.