Attentats de Paris: pourquoi viser le Bataclan?

Les abords du Bataclan, pendant 'attaque terroriste et la prise d'otage qui a eu lieu vendredi 13 novembre dans la salle de spectacle parisienne. - François Guillot - AFP
Le Bataclan était plein, vendredi soir, lorsque la fusillade a éclaté. Alors que le concert du groupe de rock les Eagles of Death Metal avait commencé depuis trois quarts d'heure, quatre hommes armés sont entrés dans la salle de spectacle et ont fait feu sur la foule. Plus de 80 personnes ont perdu la vie dans la fusillade. Au lendemain du carnage, une question se pose: pourquoi les terroristes avaient-ils choisi le Bataclan?
Organisations juives
Selon Le Point, ce choix ne serait pas un hasard. Nos confrères expliquent qu'en 2007 et 2008 déjà, la salle située sur le boulevard Voltaire avait d'ores et déjà été menacée par des groupes radicaux. "En cause: la tenue régulière de conférences ou de galas d'organisations juives, notamment le 'Magav', une unité de garde-frontières dépendant de la police d'Israël", précisent-ils.
Le site de l'hebdomadaire rappelle également que la salle avait déjà été ouvertement prise pour cible en 2011 par des membres de Jaish al-Islam, l’Armée de l’Islam - soupçonnées de l’attentat qui a coûté la vie à une étudiante française au Caire en février 2009.
"Centaines d’idolâtres dans une fête de perversité"
La teneur du concert, celui des Eagles of Death metal, un groupe originaire de Californie, à "l'imagerie charnelle et ténébreuse", comme le décrit le Monde, peut être un autre élément de réponse. Ainsi, l'Etat islamique qui a revendiqué samedi matin les attentats évoque des "endroits choisis minutieusement", comme "le Bataclan où étaient rassemblés des centaines d’idolâtres dans une fête de perversité".
20 minutes rappelle également qu'en août dernier, la DGSI aurait été avertie que l'Etat islamique visait une salle de concert. Un Français arrêté à cette période avait reconnu, lors de sa garde à vue, qu'un commanditaire en Syrie lui aurait demandé de frapper une ou plusieurs salles de concert.
"C'était s'exposer d'autant plus aux balles"
Enfin la configuration de cette salle de taille moyenne - 1.500 places - complète ce soir-là, peut aussi expliquer le choix des terroristes. Peu d'issues de secours et de moyens d'en sortir. Julien Pearce, journaliste pour Europe 1 qui était présent dans la salle au moment de l'attaque pense que les terroristes "connaissaient les lieux". "Ils sont arrivés de dos, face à un public nombreux, qui n'avait aucune issue, si ce n'est de monter sur la scène. Ce qui était impossible dans un premier temps, puisqu'il y a une barrière qui empêche de monter sur la scène, qu'il fallait la gravir et que c'était s'exposer d'autant plus aux balles", raconte le journaliste.