Relaxe pour un octogénaire qui a aidé sa femme à mourir

Jean Mercier en novembre 2015, lors de son procès au tribunal correctionnel de Saint-Etienne. - AFP
Jean Mercier, 88 ans, a été relaxé ce jeudi par la Cour d'appel de Lyon. Il était jugé pour avoir aidé sa femme dépressive à mourir. L'octogénaire n'était pas présent au rendu du délibéré de la Cour d'appel.
Une "peine de principe" d'un an de prison avec sursis, comme en première instance le 27 octobre 2015 devant le tribunal correctionnel de Saint-Étienne, avait été requise à son encontre, le 8 septembre dernier. Plus de 200 militants de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) , dont son président, étaient venus apporter leur soutien au prévenu, et réclamer une "vraie loi pour la fin de vie".
Josanne Mercier "n'était pas en fin de vie, elle n'était pas atteinte d'un mal incurable, elle souffrait d'arthrose, d'anxiété", avait déclaré l'avocate générale, pour qui "la mort n'était pas la seule issue" pour cette femme de 83 ans. Mais Jean Mercier "a agi au nom de convictions philosophiques et il revendique son geste", avait souligné la magistrate, évoquant l'adhésion du couple à l'ADMD, omniprésente dans ce dossier.
L'homme a été condamné en première instance pour "non assistance à personne en danger"
Le 27 octobre 2015, l'octogénaire, qui souffre d'un cancer de la prostate et de la maladie de Parkinson, avait été condamné pour non assistance à personne en danger à un an de prison avec sursis. Il avait fait appel de sa condamnation, ainsi que le parquet.
Le matin du 10 novembre 2011, Josanne Mercier, qui souffrait d'arthrose lombaire et venait de se casser le poignet, s'était réveillée en se plaignant, selon les dires de son mari. Elle lui avait alors demandé "d'apporter des médicaments" et de la morphine, et de l'aider à les décapsuler. Il avait attendu alors son dernier souffle et appelé un médecin.
Évoquant la relation "dominant-dominé" dans ce couple marié depuis 55 ans, l'avocat de Jacques Mercier avait fait valoir qu'il avait "tenu sa promesse à son épouse" et plaidé la relaxe.