Redoine Faïd: le transfert du braqueur dans une autre prison avait été demandé

Redoine Faïd aurait-il pu se trouver dans une autre maison d'arrêt? Un transfert rapide du braqueur multirécidiviste de 46 ans, qui s'est échappé du centre pénitentiaire de Réau en Seine-et-Marne dimanche matin, avait en effet été demandé au mois de juin. C'est ce qui ressort d'un échange de courriers électroniques au sein de l'administration pénitentiaire, aux allures de mise en garde, dévoilé alors que d'éventuelles failles dans le système de sécurité sont évoquées.
La direction interrégionale des services pénitentiaires de Paris elle-même avait demandé le changement de prison de Redoine Faïd. Dans un échange de mails, l'administration centrale, de son côté, avait annoncé un transfert pour le mois de septembre prochain. Une date jugée trop tardive par la direction interrégionale de Paris, qui pointait "la menace sérieuse du passage à l'acte" de l'intéressé:
"Nous prenons des risques graves et sérieux de trouble à l'ordre public, sans compter le risque de violences très graves voire irréversibles sur nos personnels", prévenait-elle.

"J'observe qu'aujourd'hui, nous n'agissons que dans l'urgence et demain, nous n'agirons qu'après l'incident", poursuit la direction interrégionale de Paris.
Un détenu "particulièrement astucieux"
Au sujet de ce transfert avorté, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a rappelé sur notre antenne que Redoine Faïd avait le statut de détenu particulièrement signalé, et qu'il faisait l'objet d'un suivi particulièrement rigoureux. Elle reconnaît par ailleurs qu'il s'agit manifestement de "quelqu'un qui est particulièrement astucieux, et qui cherchait à s'évader":
"Peut-être faut-il que nous nous réfléchissions plus que nous ne l'avons fait jusqu'à présent au nombre de mois durant lesquels nous pouvons laisser un détenu de ce type-là dans un même établissement", a-t-elle concédé ce lundi sur notre antenne.
La question d'une faille dans le système de surveillance de la prison de Réau se pose depuis cette spectaculaire évasion en hélicoptère. Une mission d'inspection a débuté lundi dans l'établissement.