Quatre mois après sa disparition, Maëlys reste introuvable

Une marche blanche est organisée ce mercredi, quatre mois jour pour jour après la disparition de Maëlys lors d'une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin, en Isère. Un unique suspect, Nordahl Lelandais, a été mis en examen. Il nie toute implication dans cette affaire.

Il était 2h45 dans la nuit du 26 au 27 août dernier quand Maëlys, 8 ans, s'est volatilisée. Depuis, la fillette est introuvable. Une marche blanche est organisée ce mercredi après-midi en hommage à la petite fille qui aurait eu neuf ans le 5 novembre dernier. Le rassemblement nommé "Marche blanche en l'honneur de Maëlys et Mobilisation pour la Vérité" a été lancé par les parents de l'enfant qui brandiront une banderole "Pris en otages: vérité pour Maëlys!"

La semaine dernière, par l'intermédiaire de leur avocat, Joachim et Jennifer de Araujo ont lancé un appel à Nordahl Lelandais, l'unique suspect dans cette affaire de disparition. 

"Mes clients sont dans une situation difficile, une attente insupportable, vraiment insupportable, vraiment insupportable, a détaillé Me Rajon sur BFMTV. Et si une personne peut lever l’attente insupportable de mes clients c’est bien Nordahl Lelandais."

Le principal intéressé continue de nier toute implication.

Lelandais nie les faits

Le 3 septembre dernier, Nordahl Lelandais était mis en examen pour "meurtre précédé d'un autre crime". Le juge d'instruction estime qu'il existe des indices graves ou concordants à l'encontre de cet ancien militaire de 34 ans. Il faut dire que lors de la fête de mariage la mère de Maëlys a été intriguée par le comportement de cet homme. Vient ensuite son emploi du temps. A trois reprises, il a quitté la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin alors que l'ADN de l'enfant a été retrouvé sur le tableau de bord de son véhicule. Une voiture identifiée sur des images de vidéosurveillance à bord de laquelle a été filmée une silhouette blanche de petite taille et qui a été récurée le lendemain.

A chaque élément, Nordahl Lelandais a pourtant une explication. Concernant son emploi du temps, le trentenaire, reconverti en éleveur canin, a raconté avoir quitté la fête pour voir si ses chiens allaient bien, puis pour aller boire des bières avant d'aller chercher de la cocaïne. L'ADN de la fillette? Selon lui, Maëlys est montée dans son véhicule pour voir si ses chiens étaient à l'intérieur. Pourquoi avoir lavé de manière intensive de sa voiture le lendemain de la fête de mariage? Afin de la vendre, avance-t-il. Enfin, au sujet des images de vidéosurveillance, c'est son avocat qui monte à la charge.

"Venir dire […] qu’il s’agit d’une petite silhouette d’une enfant c’est contraire à la réalité objective. Ce n’est pas vrai que l’on distingue une enfant. On distingue effectivement une passagère qui a les cheveux longs et bruns. J’indique que la petite fille avait les cheveux relevés", a démontré Me Jakubowicz sur BFMTV.

Des dossiers de disparitions réexaminés

Le profil de Nordahl Lelandais continue toutefois d'intriguer les enquêteurs. Le 18 décembre dernier, l'ancien maître-chien de l'armée est extrait de sa cellule de la prison de Saint-Quentin-Fallavier où il a été placé en détention provisoire, pour être placé en garde à vue dans le cadre d'une autre disparition. 48 heures plus tard, l'homme est mis en examen pour "assassinat" après la découverte du crâne d'Arthur Noyer, une jeune caporal de 24 ans qui a disparu dans la nuit du 11 au 12 avril dernier à la sortie d'une boîte de nuit de Chambéry. Les téléphones des deux hommes ont borné aux mêmes endroits et aux mêmes heures une bonne partie de la nuit. Là encore, Nordahl Lelandais nie les faits.

En l'absence de corps, de modes opératoires et donc de mobiles, les gendarmes ne ferment aucune piste. Plusieurs dossiers de disparitions non résolues vont être réexaminés. A commencer par celles dans la région de Chambéry, en particulier celles concernant quatre hommes disparus entre 2010 et 2017. Parmi eux figure le nom de Ahmed Hamadou. Cet homme de 45 ans a disparu en 2012 en marge d'un festival de musique électronique. Il connaissait Nordahl Lelandais alors que leurs familles habitaient à cinq kilomètres l'une de l'autre. 

Marie-France Fiorello espère, elle, que l'enquête sur la disparition de son fils Adrien, en octobre 2010, soit rouverte. Le jour où le jeune homme s'est volatilisé, son téléphone portable a borné à Chambéry. "Les enquêteurs de l’époque sont allés voir jusque là-bas, détaille-t-elle. Il y a peut-être un rapport avec les disparus de Savoie ou de Haute-Savoie."

Justine Chevalier