"On s'est sentis oubliés": après le verdict, le fils de Gisèle Pelicot revient sur le procès des viols de Mazan

Dominique Pelicot a été condamné ce jeudi 19 décembre à 20 ans de prison pour viols aggravés sur son ex-épouse Gisèle Pelicot. Leur fils David s'est dit "satisfait" de cette condamnation ce vendredi sur BFMTV.

David Pelicot, fils aîné de Gisèle Pelicot, a déclaré que les trois enfants du couple, dont lui-même, constituent les "oubliés" du procès des viols de Mazan sur BFMTV, ce vendredi 20 décembre, au lendemain de la condamnation de son père Dominique Pelicot à 20 ans de prison avec une peine de sûreté aux deux-tiers pour viols aggravés.

"Ce procès Mazan (...) n'est pas uniquement celui de Gisèle Pelicot, mais aussi celui d'une famille qui a été entièrement anéantie. Quelque part, nous les enfants, on s'est sentis oubliés", a-t-il déploré.

"On a été un peu moins considérés. (...) Ma sœur Caroline Darian a été la grande oubliée et la sacrifiée dans ce procès", a-t-il notamment estimé.

Caroline Darian est convaincue d'avoir été droguée et violée par son père, Dominique, comme sa mère Gisèle, ce que son père dément, alors que des photos et des vidées d'elle dénudées ont été retrouvées sur l'ordinateur de Dominique Pelicot.

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"Satisfait" et "déçu"

David Pelicot s'est par ailleurs dit "satisfait" de la peine à laquelle son père Dominique a été condamné. "Il a eu le maximum, c'est-à-dire 20 ans de réclusion, maintenant il faut qu'il paye la facture des atrocités qu'il a commises sur notre mère", a estimé le fils sur BFMTV.

"Je suis un peu plus déçu de ce que les autres accusés ont eu", a-t-il en revanche déclaré.

L'ensemble des 50 coaccusés de Dominique Pelicot ont été déclarés coupables et ont été condamnés à des peines allant de trois ans à quinze ans de prison, soit des peines inférieures aux réquisitions.

"Mon père n'existe plus"

"Ce procès est un testament pour les générations futures", veut croire désormais David Pelicot. "Le verdict est un immense message d'espoir pour les victimes de violences et d'abus sexuels, mais il doit également être une boussole ou un guide pour les générations futures et pour l'éducation de nos enfants et en particulier de nos fils", soutient-il.

Pendant le procès, David Pelicot avait déclaré que "depuis le 2 novembre 2020, (sa) vie de famille a été anéantie", en référence au jour où sa mère, Gisèle, lui a téléphoné pour révéler les agissements de Dominique Pelicot.

"Mon père n'existe plus, j'ai du faire son deuil. Toute mon enfance a disparu, elle a été comme effacée", avait-il clamé.

Un "appel" lancé à Macron

"Je fais appel à Emmanuel Macron et à son Premier ministre (François Bayrou NDLR) pour qu'ils continuent le combat commencé en amont (par l'ex Premier ministre Gabriel Attal)" sur la soumission chimique, a par ailleurs soutenu David Pelicot, estimant qu'une "bataille" a été gagnée, "mais pas la guerre".

"Nous avons eu beaucoup de questions auxquelles nous n'avons pas eu de réponse, tant aux agissements que (Dominique Pelicot) a eu sur ma soeur, mais également sur mon fils", a déclaré David Pelicot, rappelant que son fils a porté plainte pour attouchements sur son grand-père.

Le procès, hors norme par sa durée, par le nombre d'accusés et par l'horreur des faits reprochés, est devenu un des symboles des violences faites aux femmes, Gisèle Pelicot incarnant une nouvelle icône féministe.

Juliette Desmonceaux