Procès des viols de Mazan: sept accusés interrogés, un seul reconnaît des viols

Des accusés comparaissant libres entre dans la salle de la cour criminelle du Vaucluse où se tient le procès des viols de Mazan - Christophe Simon
L'ESSENTIEL
- La cour examine depuis le début de la semaine le cas de sept accusés, Jérôme V., Jean T., Simone M., Thierry Pa., Adrien L., Thierry Po. et Redouan E. Lire notre article
- Parmi ces accusés figure Jérôme V. qui est venu à six reprises chez les Pelicot. Il justifie ses actes par sa "sexualité incontrôlable". Lire notre brève
- Mercredi, la question de la difficile prise en compte par les coaccusés de la notion de consentement a été abordée. Lire l'article
- Vendredi, un débat doit se tenir sur la diffusion systématique et publique des vidéos de viols.
La cour a entendu les sept accusés
Ce live est terminé. La cour criminelle a interrogé les sept accusés jugés cette semaine sur les faits qui leur sont reprochés, à savoir des viols sur Gisèle Pelicot.
Un seul d'entre eux reconnaît les viols alors que les six autres nient l'intention de viol. Un estime avoir été lui-aussi drogué par Dominique Pelicot, un assure ne pas être violeur, un autre dit avoir eu peur de Dominique Pelicot, et un autre encore expliquant ne plus se souvenir à cause des années.
Demain un débat important va se tenir sur la diffusion à huis clos des vidéos des sévices sexuels décidée par le président de la cour contre la volonté de la victime.
Thierry Pa. répète "ne pas être allé chez les Pelicot pour la violer"
Dernier accusé à être entendu, Thierry Pa. répète ne pas avoir eu "l'intention de violer" Gisèle Pelicot ce soir de juillet 2020.
"Je ne suis pas parti de chez moi en me disant que je vais commettre un viol", maintient Thierry Pa. avançant pour justifier son absence de souvenirs sur son alcoolisation et son état dépressif.
"Est-ce que vous considérez qu’elle a été violée?", lui demande Me Babonneau, l'avocat de Gisèle Pélicot. "Non moi je n’en avais pas l’intention, je n'y suis pas allée pour la violer."
Un autre accusé dit ne plus se souvenir "avec les années"
Adrien L. est l'un des premiers accusés à être venu à Mazan. En 2014, il avait 23 ans. "Ce sont des années où j’étais un petit peu perdu, mal dans ma peau, l'intention de me faire du mal, je n'avais plus d’estime de moi", explique-t-il pour justifier ces recherches de libertinage.
L'accusé dit avoir été mis en sécurité par l'âge de Dominique Pelicot, le fait de venir chez lui. Le président lui demande s'il s'est rendu compte que "Gisèle Pelicot dormait".
Adrien L. affirme que quand il a été interpellé, en 2021, il s'est souvenu "d'une sensation désagréable". "Mais je ne me rappelle plus exactement des faits avec les années. Je ne dis pas que j’ai été drogué mais avec les années..."
Jérôme V. est allé à six reprises chez les Pelicot par "lâcheté"
Jérôme V. avait indiqué ne pas "s'y retrouver" après le premier rendez-vous chez Dominique Pelicot. Il dit s'être questionné.
"Je me questionne encore plus quand je discute avec Dominique Pelicot et qu’il m’envoie des photos des actes, je ne me vois plus en tant qu’acteur mais en tant que spectateur de ce que j’ai fait. C’est insoutenable."
Jérôme V. évoque "un chantage déguisé". "A partir de là je deviens lâche, je me suis mis dans une situation qui n’est pas celle dans laquelle je pensais m’être mise. Je sais que j'ai commis des actes ignobles, j’ai fait n’importe quoi."
Dominique Pelicot réfute. "Il avait le choix, il faut pas qu’il dise qu’il était tenu en laisse par ces photos", se défend le septuagénaire, évoquant le caractère "redoutable" de Jérôme V.
Jérôme V. estime que sa "raison n'a pas eu le dessus"
Jérôme V. est le seul des sept coaccusés de la semaine à reconnaître les viols et le seul à être allé plusieurs fois chez les Pelicot. D'emblée, il confirme que Dominique Pelicot "était assez clair dans la façon dont il drogue sa femme". "Les soirs des viols, il mettait un peu plus que la dose habituelle", explique l'accusé.
Une fois arrivé dans la chambre et à la vue de Gisèle Pelicot, inerte, Jérôme V. dit comprendre "le caractère immoral et illégal" de la situation. Dominique Pelicot lui dit: "tu vois c'est pas du pipeau" en lui montrant sa femme sur le lit.
Jérôme V. indique que s'il avait su que c'était filmé, il ne serait pas venu. Pourtant il est resté. "Entre ma dépendance et le fait que j’avais Mme Pelicot devant moi, la raison n’a pas eu le dessus", dit l'accusé qui évoque le caractère "rebutant" de "l'aphasie de Gisèle Pelicot".
"J’ai fini par me plier à sa demande, timidement."
Pour Thierry Po., l'absence de consentement est lié "à son formatage au libertinage"
Thierry Po. le reconnaît: "Gisèle Pelicot n'a consenti en rien". Ce dernier est venu alors que Gisèle Pelicot venait de subir une intervention dentaire, Dominique Pelicot avait envisagé de reprogrammer sa venue avant de la maintenir.
Reconnaissant que Gisèle Pelicot dormait, Thierry Po. affirme qu'"à l’époque des faits, mon formatage au libertinage fait que je ne pense pas à tout ça".
"Je m’excuse d’avoir été insouciant, je me suis toujours reposé sur le fait que j’appartiens au monde libertin et que j’ai oublié ça."
Avant sa venue, Dominique Pelicot le prévient que sa femme "ronfle". "Je me dis que le temps que je fasse la route, elle aura le temps de reprendre ses esprits."
Un nouvel accusé s'est dit que le "couple allait loin" dans son scénario
Thierry Po. est jugé pour un viol sur Gisèle Pelicot et pour détention d'images pédopornographiques. Hier, l'homme avait expliqué être un habitué du libertinage. "Je ne savais pas à quoi m’attendre. Je m’aperçois que Gisèle Pelicot semble affaiblie, qu’elle dort ou qu’elle fait semblant, qu’elle va se réveiller, on va faire notre triolisme, pas de problème."
"À un moment, je me dis: 'Ils vont loin, elle est vraiment endormie'", se souvient Thierry Po.
L'accusé dit avoir "espéré" qu'elle se réveille. Pourtant, il reconnaît qu'elle ne bougeait pas "normalement".
Face à l'accusé, Dominique Pelicot dit "ne pas avoir de leçon de morale" à recevoir de lui
Dominique Pelicot est invité à réagir aux déclarations de Redouan E., mettant en cause Gisèle Pelicot. "Quand on n'arrive pas à sortir de son mensonge, on essaie d’attaquer la vie des gens", réagit le septuagénaire. "Qu’il m’attaque moi, ça ne me fait rien. Mais qu’il attaque ma famille, ma femme tel qu’il a fait, c’est indigne."
"Je n’ai pas de leçon de morale à recevoir de ce monsieur. Je n’ai pas été fouiller dans sa vie pour voir ce qu’il a fait et ce qu’il n’a pas fait."
Pour Dominique Pelicot, Redouan E. était parfaitement au courant de l'état d'inconscience de Gisèle Pelicot lors de sa venue. "Quand je suis allé le chercher, je n'ai pas vu une torpeur dans ses yeux, il n'a pas eu peur de moi. Il ne s'est pas sauvé en courant. On est arrivé dans la cuisine, il ne s’est pas sauvé non plus."
Dominique Pelicot maintient: "À aucun moment il ne s’est posé de question, il n’a eu peur de quoique ce soit."
Redouan E. dénonce "la parole sacrée" de Gisèle Pelicot
Pendant l'instruction, Redouan E. avait demandé au juge d'instruction des investigations sur la famille Pelicot. "À ma sortie de prison, j’ai demandé une audition à la juge d'instruction. Je lui ai dit que j’ai des informations troublantes, qu’il faut peut-être enquêter autour de ce couple", assume l'accusé, qu'il décrit comme surendetté.
"Quel est le lien avec l’affaire qui nous concerne?", s'étonne l'avocat général. "C’est le seul procès où la version de la victime et de l’accusé sont la même, y’a rien de contradictoire", poursuit Redouan E.
L'accusé demande "à être traité à égalité". "Quand je parle, ma parole à son poids, négligeable, lui Pelicot sa parole a un poids, mais Gisèle Pelicot, sa parole est sacrée." Rumeur dans la salle.
Redouan E. estime qu'il aurait fallu faire "un examen clinique" pour évaluer l'état de conscience de Gisèle Pelicot
Redouan E. a une formation d'infirmier anesthésiste-réanimateur. Ses propos sont contradictoires, évoquant une femme morte tout en pensant que Gisèle Pelicot faisait semblant de dormir.
"Un infirmier, c’est un être humain comme les autres, il a peur comme les autres, il est terrifié comme les autres, il a des compétences limitées comme les autres", se défend-il, affirmant ne pas pouvoir savoir si Gisèle Pelicot faisait semblant de dormir ou si elle était vraiment endormie.
"Le seul moyen pour le distinguer, c’est un examen clinique, l’échelle de Glasgow. Je ne pouvais pas la simuler en présence de Pelicot", plaide-t-il.
Redouan E. dit n'avoir "jamais pu trancher" la question de l'état de conscience de cette femme. "J’ai essayé de communiquer avec elle par des gestes, de la caresse, de la mettre en confiance" ose-t-il. Gisèle Pelicot semble ulcérée.
Un autre accusé dit avoir fait "le bon élève" avec Dominique Pelicot
Redouan E. est venu une seule fois dans la nuit du 8 au 9 juin 2019. Les premiers contacts avec Dominique Pelicot ont eu lieu sur Coco, pas sur le salon "A son insu", assure-t-il
Un rendez-vous est fixé. Redouan E. vient au domicile des Pelicot, le mari le fait patienter au prétexte que des amis sont encore présents. Redouan E. dit venir pour "une rencontre conviviale", lui qui dit chercher "une relation". Il sait que le "fantasme" va être filmé, la femme aura "un sommeil simulé", selon les déclarations de l'accusé.
"Quand je l'ai vu, j’ai eu la trouille de ma vie, il était tout rouge, il avait un regard terrifiant, il était directif", déclare l'accusé à la barre, en larmes.
Redouan E., agité, évoque "une atmosphère mauvaise" quand il rentre dans la chambre où Gisèle Pelicot se trouve. "Ça me terrifie encore plus. Je vois une femme allongée avec une tenue légère. Est-ce qu’il a tué sa femme? Qu’est-ce qui va faire? Il va m’impliquer dans un meurtre", déclare-t-il.
Pourquoi ne pas être parti, s'interroge la cour. "Ma volonté à moi, dès que j’ai vu Pelicot, j’ai voulu partir. J’étais terrifié", maintient-il. Pour autant il est resté.
"J’ai essayé de coller à ce qu’il me dit, j'ai fait le bon élève", assure-t-il.
Dominique Pelicot "a eu plaisir à montrer" sa femme "car c'est quelqu'un de très bien"
Dominique Pelicot est invité à répondre aux propos de Simone M. L'avocat de Gisèle Pelicot l'interroge sur le fait qu'il avait fait venir l'accusé à son domicile avant de la faire violer. "Pourquoi? Vous pouviez faire comme tous les autres hommes, envoyer des photos", questionne Me Babonneau.
"Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi? je pense que dans tout homme il y a un démon, le mien s’est servi de mon enfance. La seule chose que j’ai comme regret depuis 4 ans, c’est que j’aurais dû disparaitre, être emporté par la maladie en 2002."
Gisèle Pelicot pleure, elle remet ses lunettes de soleil.
Le président rebondit, le questionne sur le fait qu'il voulait "montrer la marchandise avant qu’elle soit consommée". "Je n’ai jamais considéré ma femme comme une marchandise, j’ai toujours été très fier d’être à ses côtés", poursuit le septuagénaire.
"J’ai eu plaisir (à la montrer) mais pas comme un objet mais parce que c'est quelqu'un de très très bien", se défend Dominique Pelicot.
Il assure "travailler" sur lui, sur son "vice". "La seule chose que je sais, c’est que je l’ai trahie", conclut Dominique Pelicot.
"En toute logique", Simone M. dit avoir "violé" Gisèle Pelicot
Simone M. maintient lui aussi avoir été "manipulé" par Dominique Pelicot. En garde à vue, il avait toutefois admis que le mari l'avait prévenu qu'il avait drogué sa femme. "Je ne savais pas ce qu’il faisait, je l’ai appris par la presse. En garde à vue, quand vous savez que vous allez prendre 20 ans, vous avez pas les idées claires", se défend-il aujourd'hui.
"Donc vous êtes innocent", demande Me Babonneau, l'avocat de Gisèle Pelicot. "Je ne demande pas à ce qu’on dise que je suis innocent, mais je ne suis pas un violeur, c'est tout! On dit que je suis un violeur car il y a ce mot de non-consentement."
Me Babonneau insiste malgré l'incompréhension feinte de l'accusé. "Qui pénétrait madame Pelicot quand vous étiez présent?" L'accusé reconnaît "en premier son ex-mari et ensuite moi".
- "Donc vous admettez que vous avez commis un viol?
- "En toute logique oui parce qu’il n'y a pas eu consentement"
Me Babonneau se rassoit.
Un accusé reconnaît "ne pas avoir cherché plus loin"
L'interrogatoire de Simone M. se poursuit. Une assesseure interroge ce père de famille de 6 enfants sur la proposition de Dominique Pelicot après les faits. Ce dernier lui avait soumis l'idée de droguer sa femme pour avoir des relations sexuelles avec elle. Une idée qui avait mis Simone M. "en colère".
"Ça ne vous pose pas de problème de refuser pour votre femme mais d'accepter de le faire à la sienne?", demande l'assesseure.
"J’ai pas cherché à aller plus loin", consent l'accusé.
Pourquoi ne pas avoir alerté la police, interroge la cour. "Pour moi les médicaments, ça faisait partie de leur fantasme", conclut-il.
Le deuxième accusé évoque lui-aussi un "scénario" inventé par Dominique Pelicot
Simone M. est le seul des 50 accusés dont Gisèle Pelicot connaissait le visage. Habitant le même quartier à Mazan, il avait été invité par Dominique Pelicot pour voir sa femme, sous un faux prétexte, avant de passer à l'acte.
Le 14 novembre 2018, Simone M. revient "Dans mes souvenirs, elle faisait semblant de dormir en attendant de participer aux actes", explique-t-il. Le président relève que sur la vidéo, il a un mouvement de recul au moment où Gisèle Pelicot, comme s'il craignait qu'elle se réveille.
"Je n'ai pas eu cette pensée, j’étais dans l’optique scénario, jeu", explique l'accusé. Il dit que c'est sa première expérience de libertinage.
Simone M. s'est-il assuré du consentement de Gisèle Pelicot? "Non parce qu’au tout début quand j'ai rencontré Dominique Pelicot, il m’a expliqué le libertinage, leur fantasme, pour moi M. Pelicot avait consenti à tout."
"J’ai fait confiance à M. Pelicot", insiste-t-il.
Lors de l'instruction, Simone M. avait dit qu'"un homme peut faire ce qu’il veut avec sa femme". "J’ai du mal m’exprimer. On a tous des jeux sexuels dans notre couple, mais pas ce que M. Pelicot a fait avec sa femme. On fait pas ce qu’on veut avec sa femme, on ne la jette pas en pâture."
Dominique Pelicot dit que l'accusé était "parfaitement au courant" du mode opératoire
Dominique Pelicot est invité à réagir aux déclarations de l'accusé. Depuis son box, assis dans son fauteuil, de sa voix ferme, il prend la parole revenant sur ce 21 septembre 2018.
Exceptionnellement, il a fait venir cet homme "en plein jour". "Je suis allé le chercher avec ma voiture car ce n'était pas dans mon habitude", explique Dominique Pelicot. Il confirme à un avocat qu'il a demandé à Jean T. de "s'allonger sur la banquette arrière, pour pas qu'il soit vu par le voisinage".
Dominique Pelicot réfute toute manipulation alors que certains accusés ont dit s'être senti sous emprise une fois qu'on leur avait demandé de se déshabiller. "Ils savent pertinemment qu’en cas de réveil de madame, ils peuvent partir sans rien oublier dans la chambre, pour partir au plus vite", décrit le septuagénaire.
"Il savait que ça serait filmé. Il était satisfait, je ne vous cache pas que moi aussi", poursuit-il, niant avoir drogué Jean T. "À aucun moment, il ne perd conscience. Il a parfaitement conscience de ce qu’il s’est passé."
Pour Jean T., la victime, c'est "madame Pelicot"
Me Stéphane Babonneau, l'avocat de Gisèle Pelicot interroge Jean T. sur "la souffrance profondément augmentée" de sa cliente, alors que l'accusé dit avoir été drogué. "Vous êtes victime de quelque chose?"
"C’est pas moi la victime, c’est madame Pelicot, on le sait", répond Jean T.
"Alors de qui est-elle victime?, le relance l'avocat. Qui pénètre madame Pelicot?" "Quand on regarde ces vidéos, je ne suis pas aveugle, c’est moi", consent l'accusé
L'accusé reconnaît que Gisèle Pelicot "n'a pas manifesté son accord"
Jean T. maintient qu'il n'a pas violé Gisèle Pelicot. "Aujourd'hui, je sais parce qu’on est poursuivi pour viol. Mais au début, je ne savais pas parce que M. Pelicot ne me l’a pas expliqué comme ça", explique l'homme à la barre, rejetant les responsabilités sur Dominique Pelicot.
L'accusé insiste: "Je ne peux pas savoir, ce jour-là. Avec le temps, je sais que j’ai eu un rapport sexuel avec Mme Pelicot?." Sur son banc, Gisèle Pelicot secoue la tête, elle murmure "c’est un viol".
Le président l'interroge sur son état, au vu des vidéos, il estime qu'il a une apparence "normale", qu'il réussit à avoir une érection. "Le produit a un effet amnésiant, mais sur le moment vous avez toutes vos capacités et celle de demander son consentement à votre partenaire? On en revient toujours à ça…"
"Dans les relations libertines, c'est plus les hommes qui parlent, car un peu plus protecteurs", explique Jean T. Il estime que certains partenaires font "des gestes". "Est-ce que Gisèle Pelicot a manifesté son accord, par des mots ou des gestes?" "Non", conclut l'accusé.
Jean T. dit "ne plus se rappeler de la scène"
Le président de la cour criminelle lit la retranscription des vidéos de la venue de Jean T. chez les Pelicot. Les termes sont crus.
"Je ne me rappelle plus de la scène", répond systématiquement l'accusé.
Le président lui dit qu'il lui posera toutefois la question pour chaque scène filmée, des pénétrations forcées, à la demande de Dominique Pelicot qui insulte copieusement son épouse. Jean T. est filmé le pouce en l'air.
L'accusé dit ne plus se souvenir quand il est parti, quand il s'est rhabillé et comment il s'est retrouvé dans sa voiture.
Un accusé dit passer "pour un menteur ou un idiot"
Jean T. est le premier à être interrogé. Cet homme est venu chez les Pelicot le 21 septembre 2018. Il a parlé pour la première fois avec Dominique Pelicot sur Coco.gg le matin même, a pris sa voiture et est arrivé à Avignon.
"Je suis un libertin, j’aime bien le triolisme. C’était un couple, il cherchait un homme pour madame. J’ai vu que lui aussi était intéressé", explique-t-il.
L'accusé assure avoir été drogué par Dominique Pelicot. "Il m'a offert à boire et après je me souviens plus". "Les souvenirs ça serait bien pour la vérité, pour me défendre. Là, je passe pour un menteur ou un idiot", s'agace Jean T.
Hier, une experte psychiatre a estimé que cette absence de souvenirs peut être une "façon consciente ou inconsciente pour l'accusé de refuser l’action qui lui reproché".
Jérôme V., un accusé venu à six reprises
Jérôme V. fait partie des dix accusés dans ce procès à être allé à plusieurs reprises au domicile des Pelicot. Entre février et juin 2020, il y est allé à six reprises.
Il fait partie des seuls accusés à admettre être allé chez les Pelicot en toute connaissance de cause. Jérôme V. a évoqué la période du Covid, vécu comme "une situation d'abandon", mais surtout sa "sexualité incontrôlable" pour justifier les actes qu'on lui reproche.
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Sept accusés interrogés ce jeudi
Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la suite du procès des viols de Mazan qui entame sa 22e journée de débats.
Cette semaine est consacrée à l'examen de la personnalité et des faits concernant sept accusés. Ces hommes âgés de 34 à 61 ans sont entendus ce jeudi par la cour criminelle du Vaucluse.