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Police-Justice

Procès libyen: Sarkozy entend "démontrer son innocence" avant les réquisitions du parquet

L'ancien président américain Nicolas Sarkozy, ce lundi 20 janvier.

L'ancien président américain Nicolas Sarkozy, ce lundi 20 janvier. - Bertrand GUAY

Alors que le parquet financier a demandé la condamnation de Nicolas Sarkozy pour financement illégal de campagne et de trois anciens ministres pour complicité, l'ancien président réplique.

Avant les réquisitions, la riposte. Jugé dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007 et avant l'annonce des réquisitions du Parquet national financier (PNF), l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy se défend dans les colonnes du Parisien.

"Tout ce que l’on m’oppose est construit sur de pures hypothèses (...) On n’a pas trouvé la moindre trace d’argent libyen dans ma campagne", martelle-t-il.

Mercredi 26 mars, le Parquet a demandé, au deuxième jour des réquisitions, la condamnation de Nicolas Sarkozy pour financement illégal de campagne et de trois anciens ministres pour complicité.

"Je ne vais pas avouer quelque chose que je n'ai pas fait"

"Je démontrerai mon innocence, ça prendra le temps qu’il faudra, mais on y arrivera", assure Nicolas Sarkozy au Parisien. "Qu’est-ce que je peux faire d’autre ? Je ne vais pas quand même avouer quelque chose que je n’ai pas fait! Est-ce que ce que je dis est faux? Je le dirai tant que j’aurais la force de le dire."

Mardi et mercredi, les procureurs du Parquet ont dépeint un Nicolas Sarkozy "véritable décisionnaire" et "commanditaire" d'un pacte de corruption "inconcevable, inouï, indécent", noué avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour qu'il finance sa campagne présidentielle de 2007.

Ont également été détaillées les "contreparties" diplomatiques, juridiques et économiques promises selon eux au régime libyen de Kadhafi et ont affirmé que des "traces" d'argent liquide dans la campagne victorieuse alimentaient le "faisceau d'indices" du dossier.

Jusqu'à dix ans de prison

Ainsi, les procureurs du PNF ont demandé au tribunal de reconnaître Nicolas Sarkozy coupable des chefs de corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs.

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Soupçons de financement libyen: Nicolas Sarkozy de retour devant les juges
15:37

Les réquisitions des trois procureurs du Parquet national financier reprendront ce jeudi matin. Les peines demandées pour chacun des 12 prévenus seront annoncées en fin de journée. Nicolas Sarkozy risque jusqu'à dix ans de prison, 375.000 euros d’amende et une privation des droits civiques - comprenant l'impossibilité de se présenter à une élection - pouvant aller jusqu’à cinq ans.

"L’accusation ne veut pas perdre la face. Mais reconnaître l’innocence d’un prévenu, ce n’est pas perdre la face!", martèle au Parisien Nicolas Sarkozy, comme il l'avait fait au tribunal et dans un tout autre dossier.

En décembre, Nicolas Sarkozy a été condamné par la Cour de cassation dans une autre affaire, celle dite des écoutes téléphoniques. Depuis, l'ancien chef de l'État, 70 ans, porte un bracelet électronique. Il avait alors annoncé "mettre entre parenthèses ses activités publiques d'ancien Président". Nicolas Sarkozy a saisi la Cour européenne des droits de l'Homme.

Lucie Valais Journaliste BFMTV