"On a reconnu des enfants qui viennent le week-end": le propriétaire d'un cinéma vandalisé se dit "détruit"

"Ce qu'il s'est passé c'est un peu ce que vivent beaucoup d'entre nous, commerçants, au cœur des villes et ailleurs". Vendredi dernier, le cinéma Première d'Arpajon (Essonne) a été vandalisé et pillé en marge des violences qui ont émergé après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre.
"Dans la nuit, on est réveillé par l'alarme qui sonne sur nos téléphones portables et on se rend compte qu'à ce moment-là, des jeunes sont en train de forcer la porte de notre cinéma", raconte sur le plateau de BFMTV Charles Vintrou, le propriétaire.
Sur les vidéos des caméras de vidéosurveillance, on voit une dizaine de jeunes, tous habillés en noir, cagoulés ou masqués.
"Des enfants qui viennent le week-end"
Charles Vintrou raconte que ces jeunes sont entrés de force dans le cinéma, ont saccagé l'entrée puis, en partant, ont foncé dans la vitrine et les écrans extérieurs avec une voiture.
"Ça va hyper vite", s'étonne-t-il.
Plus tard dans la nuit, alors que la porte est restée ouverte, d'autres jeunes sont venus cette fois pour piller le commerce. "En revanche ceux qui sont venus après sont un peu moins malins et sont complètement démasqués", explique Charles Vintrou.
"On a reconnu des jeunes, des enfants, qui viennent le week-end", poursuit le propriétaire du cinéma.
Pauvreté
"La vraie tristesse c'est de voir que ces enfants sont prêts à faire tout ça pour des chips et du pop-corn. C'est ça qui m'a révolté", déplore-t-il toutefois, expliquant que, souvent, il voit ces jeunes ne pas avoir assez pour acheter ces snacks.
"Donc là, je pense qu'ils se sont dit 'ça y est c'est gratos, on va enfin pouvoir en avoir', c'est ça qui m'a détruit", confie-t-il.
Même s'il se dit en colère, Charles Vintrou affirme être également "ému par ces jeunes qui prennent des chips et qui ne réalisent pas que c'est du vol parce qu'ils n'y ont pas accès à des horaires normaux".
Le propriétaire de ce cinéma estime qu'il faut "évidemment une sanction" mais que cela doit se faire en cherchant à "comprendre la situation". Il plaide notamment pour l'organisation d'une forme de justice restaurative où les victimes pourraient rencontrer les agresseurs afin d'échanger et de discuter.