Obsèques de Sophie Lionnet: "On va commencer à faire notre deuil"

L'Yonne a rendu un dernier hommage à Sophie Lionnet. - Bertrand Guay - AFP
"C'était un ange, un véritable ange." L'Yonne a rendu mercredi un dernier hommage à Sophie Lionnet, la jeune fille au pair tuée à Londres en août dernier, dont les obsèques se tenaient en la cathédrale Saint-Etienne de Sens. "Tous les jours nous pensions à toi, aujourd'hui tu rentres, malheureusement pas comme nous l'avions pensé", a soufflé sa mère, Catherine Devallonné, après la mort de sa fille, torturée pendant des semaines par ses employeurs.
"Un ange", "chaleureuse", "douce", "gentille", "souriante"... les mots tendres à l'attention de la jeune fille n'ont pas manqué. "Ca va être ce moment pour elle", a assuré sa tante, Corinne Lionnet. C'est d'ailleurs les mots de Sophie qui ont raisonné dans la cathédrale de Sens. "Ne prenez pas mon silence pour de l'ignorance, mon calme pour de l'acceptation ou ma gentillesse pour de la faiblesse", a lu la mère de la jeune fille après avoir retrouvé un texte écrit par son enfant.
"Si vous m'aimez, je serai toujours dans votre coeur. Si vous me détestez, je serai toujours dans votre tête", avait-elle aussi écrit.
"Faire notre deuil"
Le 24 mai, après plusieurs semaines de procès, Sabrina Kouider et Ouissem Medouni ont été reconnus coupable du meurtre de la jeune fille qu'ils ont torturé à plusieurs reprises. Le corps de Sophie Lionnet avait été découvert en partie carbonisé dans le jardin de leur villa londonienne. La jeune Française était arrivée dans la capitale britannique quelques mois plus tôt pour s'occuper des enfants du couple. Rapidement, elle est prise das une spirale meurtrière, et est accusée de comploter avec l'ancien compagnon de Sabrina Kouider, lui valant des séances de tortures.
"J’étais très choquée, je ne croyais pas à cette histoire", rapporte une ancienne camarade de lycée de Sophie Lionnet, venue assister aux obsèques de la jeune fille, un bouquet de fleurs blanches à la main.
Pour sa famille, l'idée de Sophie Lionnet de partir en Angleterre avait été accueillie dans la joie. "Il fallait que je sois là, pour les soutenir. La famille est soudée", insiste Lucie Vandensteen, une cousine de la maman de Sophie venue du Nord. Ces obsèques permettent, après des mois d'interrogations, d'entamer leur deuil alors que les parents de la victime ont pu récupérer la dépouille de leur enfant samedi dernier. "Je pense qu’on sera pas soulagé, parce qu’on ne peut pas appeler ça un soulagement, mais que l'on va pouvoir bien faire notre deuil", souffle le papa de la jeune fille.
Et tous attendent désormais un autre jour. Le 26 juin, la cour criminelle de Londres prononcera les peines affligées aux meurtriers de Sophie. "J’espère qu’ils seront punis en conséquence. Ce qu’ils ont fait c’est impardonnable", tranche une amie de la famille.