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Procès Lionnet: "endormie" au moment des faits, Sabrina Kouider assure ne pas avoir tué la jeune Française 

Sophie Lionnet a été retrouvée morte le 20 septembre dernier.

Sophie Lionnet a été retrouvée morte le 20 septembre dernier. - Capture BFMTV

Sabrina Kouider fait porter la responsabilité à son compagnon, Ouissem Medouni, dans la mort de leur jeune fille au pair, Sophie Lionnet en septembre dernier. L'accusée assure toujours que la jeune Française complotait contre sa famille.

"Je suppose qu'aucun de vous deux ne nous dira la vérité", a regretté le procureur. Plus d'un mois et demi après le début du procès, la responsabilité de la mort de Sophie Lionnet, une jeune fille au pair à Londres, reste indéterminée alors que les deux co-accusés rejettent la faute sur l'autre. Mardi, Sabrina Kouider a scandé à plusieurs reprises ne pas avoir été présente quand sa jeune employée est morte en septembre dernier dans sa villa londonienne.

"Je jure sur la tête de mes enfants que je ne l'ai pas tuée", a lancé la jeune femme brune.

Kouider dit s'être "endormie"

Le 20 septembre, le corps de Sophie Lionnet a été retrouvé en partie calciné dans le jardin de la propriété du couple formé par Sabrina Kouider et Ouissem Medouni après que les pompiers ont été alertés d'une vive fumée. La veille, la jeune Française de 21 ans avait trouvé la mort dans la nuit au terme de plusieurs semaines de séances de tortures, filmées, infligées par ses employeurs.

Le but: lui faire avouer son implication dans un prétendu complot mené par l'ex-membre du boys band Boyzone et ex-compagnon de Sabrina Kouider, Mark Walton. La jeune fille va finir par avouer sa prétendue complicité au cours de cette ultime séance de supplice alors qu'elle n'est pas sortie de la maison depuis 12 jours.

"Quand Sophie est morte, je n'étais pas avec lui (Ouissem Medouni, NDLR)", a maintenu Sabrina Kouider devant le tribunal londonien. Lors de ce nouvel interrogatoire par la justice britannique, la mère de famille de 35 ans, qui a reconnu avoir battu son employée, a raconté les dernières semaines de la jeune fille au pair faisant porter toutes les responsabilités sur son compagnon et notamment sur cette tragique nuit. "Sam (surnom de son compagnon, NDLR) fermait la porte à clé, il ne me laissait pas entrer", a soutenu l'accusée. "J'ai pris les enfants pour les coucher, ils étaient là. Je pensais revenir (vers la salle de bains), mais je me suis endormie", a-t-elle expliqué. 

Selon son récit, Ouissem Medouni avait fait de cette histoire de complot "une affaire personnelle". Dans les aveux filmés de Sophie Lionnet, obtenus après six jours de violences, il est notamment question d'attouchements sexuels le visant, de photos de lui prises après qu'il a été déshabillé, et de son sperme prélevé par Mark Walton.

"Vous leur mentez"

"Avant même d'enregistrer cette vidéo, vous et Medouni saviez ce que Sophie allait dire?", a interrogé le procureur Richard Horwell. "Oui", a simplement répondu l'accusée. "Parce que vous aviez été violents avec elle?", a-t-il poursuivi. "C'est lui qui était violent", s'est défendue Kouider. "J'ai essayé de l'arrêter, mais il m'a repoussée". Des mots qui répondent aux propos de Ouissem Medouni qui a, lors de ses interrogatoires, assuré que sa compagne avait noyé la jeune fille fille. Mais pourquoi ne pas l'avoir dénoncé une fois le crime commis? "Je voulais le faire, mais j'étais sous le choc, il me disait d'attendre", a encore affirmé Sabrina Kouider.

"J'ai composé le 999 (numéro d'appel d'urgence en Grande-Bretagne, NDLR), mais je n'ai pas appuyé sur la touche d'appel. Je vous jure que c'est vrai", a-t-elle martelé.

Richard Horwell a rejeté ces dénégations. "Vous leur mentez", a-t-il répondu en désignant les jurés. "Vous essayez de les induire en erreur. Le sort de Sophie vous importait peu, et la vie a repris son cours" a-t-il ajouté. Il a raconté qu'elle avait pris le temps de faire du shopping et d'emmener ses enfants dans un centre de trampoline, avant que le corps carbonisé de la jeune fille au pair ne soit découvert. 

Justine Chevalier avec AFP