Millas: la technologie pour tenter de comprendre les raisons de la collision

Les gendarmes vont essayer de déterminer si les barrières étaient ouvertes ou fermées au moment de la collision. - Pascal Pavani - AFP
C'est le point central de cette enquête: pourquoi le car scolaire, transportant 22 enfants, s'est retrouvé sur les rails au moment du passage du train régional. Afin de répondre à cette question, les enquêteurs du groupement de la gendarmerie des Pyrénées-Orientales, appuyés par un expert en accidentologie, vont utiliser un laser afin de modéliser la scène de l'accident en trois dimensions. Une façon pour les gendarmes de pouvoir retravailler sur les différents éléments du drame, même quand ceux-ci seront enlevés.
Afin de "figer" les éléments restants de la collision entre le train et l'autocar qui a été coupé en deux morceaux, les enquêteurs vont placer le laser sur un trépied au milieu de la scène de l'accident. "On va pouvoir avoir des mesures très précises sur ce qu’il s’est passé, assure Giuseppe Mazzara, le directeur commercial Europe du Sud du fabricant du laser, Faro. Les gendarmes pourront alors faire des estimations." Un atout par rapport aux simples photographies.
"Le même laser va prendre des photos qu’il va poser sur cette reconstruction en 3D de la scène d’accident, appuie Dominique Rizet, spécialiste police-justice de BFMTV. Le gendarme pourra se déplacer sur la scène de l’accident."
Déterminer le champs de vision de la conductrice
Grâce à la technologie 3D, les enquêteurs vont avoir à leur disposition une reconstitution des lieux de l'accident qu'ils pourront réutiliser tout au long de l'enquête. Les gendarmes pourront "circuler" à l'intérieur de cette scène. "Ils vont pouvoir faire une simulation, se mettre à la position du train, à la position du car", détaille Giuseppe Mazzara. L'interrogation sera notamment de déterminer le champs de vision de la conductrice du car, blessée dans l'accident.
Deux jours après le drame, les enquêteurs cherchent toujours à déterminer si les barrières étaient fermées ou ouvertes lorsque l'autocar s'est engagé sur le passage à niveau. "Les enquêteurs vont pouvoir vérifier si les barrières ont été brisées, si elles sont au sol", imagine le directeur du fabricant de laser 3D. Ils vont pouvoir déterminer si la conductrice du car pouvait voir si elles étaient ouvertes ou fermées." Pour cela, les gendarmes vont également utiliser un drone pour récolter d'autres données.
Deux version s'opposent. Ce samedi, la conductrice du car, une mère de 40 ans, a réaffirmé aux enquêteurs que les barrières étaient "levées" lors de la traversée des voies de chemin de fer. Un élément qu'atteste une collégienne présente dans le véhicule, citée par France 3. En revanche, le conducteur du train et des témoins affirment que ces barrières étaient fermées. Les enquêteurs ont recueilli des "éléments matériels" sur la scène de l'accident, notamment "le bloc d'articulation de la barrière", tendant à montrer que celle-ci était fermée, selon le procureur chargé de l'enquête pour "homicides et blessures involontaires".