BFMTV
Police-Justice
Alerte info

Meurtre dans une mosquée du Gard: le suspect nie avoir agi par haine de l'islam

placeholder video
Le suspect recherché par la police après le meurtre d'un fidèle à la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, s'est rendu ce dimanche 27 avril dans la soirée à Pistoia au nord-ouest de Florence en Italie. Selon son avocat, il nie avoir agi par haine de l'islam.

Après s'être rendu à la police italienne et avoir avoué le meurtre d'un jeune Malien dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard), Olivier A. a nié avoir agi par haine de l'islam, a indiqué son avocat italien ce lundi 28 avril.

Cet homme de 21 ans, qui s'est constitué prisonnier dimanche soir dans un commissariat de Pistoia, en Toscane, a indiqué aux enquêteurs "avoir tué la première personne qu'il a trouvée" sur son chemin, selon Giovanni Salvietti. "Il n'a rien dit contre l'islam, ni contre les mosquées", a-t-il ajouté. Selon ce dernier, ce meurtre n'était pas prévu, Olivier A. a eu l'envie de tuer sur le moment.

Le corps de sa victime, Aboubakar Cissé, un jeune Malien âgé d'une vingtaine d'années, avait été retrouvé criblé de plusieurs dizaines de coups de couteau dans la mosquée de la petite commune gardoise vendredi. Le suspect avait filmé sa victime agonisante et insulté sa religion. D'après son avocat, il ne se souvient pas avoir filmé son geste.

Le suspect s'est confié à sa tante

Après les faits, Olivier A. a pris la fuite et s'est rendu en Italie en train, a indiqué son avocat. Il s'est rendu sans bagage à Pistoia, où vit une tante paternelle. À son arrivée samedi soir, il lui a tout raconté et elle a insisté pour qu'il se rende aux forces de l'ordre avec un avocat qu'elle connaissait.

Face aux enquêteurs, il s'est montré "très silencieux, taciturne, renfermé". Depuis qu'il s'est rendu, sa tante a quitté temporairement Pistoia par peur des représailles. La famille du suspect de 21 ans se demande s'il faisait une dépression. Selon elle, il passait son temps dans sa chambre et ne voulait parler à personne depuis plusieurs mois.

"Il souhaite revenir en France"

Il se trouve dans une cellule de la préfecture de police de Pistoia et pourrait être transféré dans une prison offrant davantage de garanties de sécurité, à Florence ou Prato, selon l'avocat. Les autorités cherchent un endroit où il n'y aurait pas de contact possible entre lui et des détenus musulmans, par peur des représailles.

Selon l'avocat, un mandat d'arrêt européen a été reçu en Italie et le meurtrier pourrait être très rapidement transféré vers la France. La procédure judiciaire "devrait se conclure d'ici mercredi et ça devrait être une formalité", a-t-il dit. Selon son avocat, il ne s'oppose pas à sa remise aux autorités françaises. Son client "a déclaré hier qu'il souhaite revenir en France et j'imagine qu'il confirmera ça", après quoi il sera simplement question d'organiser les modalités concrètes de son transfèrement.

La procureure de la République de Nîmes a annoncé ce lundi avoir ouvert une information judiciaire pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion.

Hugo Smague, Emilie Roussey avec AFP