Meurtre dans une mosquée du Gard: le parquet de Nîmes dit retenir le caractère raciste de l'homicide

Le parquet de Nîmes dit lundi 28 avril retenir le caractère raciste du meurtre d'un fidèle à la mosquée de La Grand-Combe dans le Gard survenu ce vendredi.
Une information judiciaire "pour meurtre aggravé par la préméditation et par la circonstance de commission en raison de la race ou de la religion" a été ouverte, peut-on lire dans un communiqué.
De ce fait, le suspect encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Celui-ci s'est rendu après plusieurs jours de cavale dimanche soir à Pistoia au nord-ouest de Florence, en Italie.
"Le Parquet national antiterroriste était tenu informé de l'évolution de l'enquête dont il décidait de ne pas se saisir au terme des premiers éléments ayant permis de contextualiser les faits", rappelle Cécile Gensac, procureur du tribunal judiciaire de Nîmes dans son communiqué.
L'instance, qui vient de récupérer l'affaire puisqu'elle dispose d'un juge d'instruction criminel, a également retenu les faits "de soustraction d'un criminel à des recherches ou à son arrestation" dans l'acte de saisine. Autrement dit, cela vise aussi les actes effectués par d'éventuels complices durant la fuite du meurtrier.
Le suspect s'est rendu en Italie
Olivier A. était activement recherché après le meurtre d'Aboubakar Cissé, un jeune Malien, tué de plusieurs dizaines de coups de couteau. Il avait été identifié par les enquêteurs, à qui il avait échappé dimanche dans l'Hérault après avoir été repéré.
Il avait de nouveau pris la fuite, mais les enquêteurs savaient qu'il se dirigeait vers l'Italie, selon le procureur à BFMTV. Né à Lyon en 2004, Olivier A., de nationalité française et sans emploi, était inconnu des services de police et de justice. Selon nos informations, il est issu de la communauté des gens du voyage.
Vendredi matin, à la mosquée de La Grand-Combe, il avait filmé le meurtre d'Aboubakar, un jeune fidèle habitué des lieux. Sur BFMTV dimanche soir, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a précisé que dans sa vidéo, face à sa victime agonisante, l'auteur des coups de couteau avait même "émis le souhait de devenir un tueur en série" en tuant "deux autres" personnes, aurait-il dit.
Conformément à la procédure d'entraide pénale internationale, le mis en cause actuellement retenu par les services de police italiens doit être traduit par la justice française "dans un délai encore indéfini pouvant varier de quelques jours à quelques semaines", précise le communiqué.