INFO BFMTV. Meurtre dans une mosquée: le suspect a été repéré ce dimanche avant de prendre la fuite

Des gendarmes bloquent une route à La Grande Combe après qu'un fidèle musulman a été tué à coups de couteau à l'intérieur de la mosquée, le 25 avril 2025 dans le Gard - Sylvain THOMAS © 2019 AFP
Olivier A., le principal suspect du meurtre à la mosquée de la Grand-Combe, dans le Gard, a été repéré ces dernières heures, mais a quitté les lieux où il se trouvait avant que les forces de l'ordre ne puissent l'interpeller. Il est toujours activement recherché ce dimanche 27 avril au soir, selon nos informations.
Soupçonné d'avoir tué vendredi de plusieurs dizaines de coups de couteau Aboubakar, un fidèle habitué de la mosquée de La Grand-Combe, Olivier A. est né à Lyon en 2004. De nationalité française et sans activité professionnelle, il est inconnu des services de police et de la justice. Selon les informations de BFMTV, il est issu de la communauté des gens du voyage.
Une garde à vue levée
Les faits se sont déroulés vendredi matin vers 8h30 dans la mosquée Khadidja, une salle de prière située dans le hameau de Trescol, dans la petite commune gardoise de quelque 5.000 habitants de La Grand-Combe, au nord d'Alès.
La victime, un homme d'une vingtaine d'années, et son agresseur étaient alors seuls à l'intérieur de la mosquée. Les "deux hommes étaient occupés à prier, lorsqu'un des deux a porté plusieurs dizaines de coups de couteau à l'autre, avant de le laisser pour mort et de prendre la fuite", avait expliqué le procureur de la République d'Alès, Abdelkrim Grini, vendredi.
Dans une vidéo filmée juste après le drame que BFMTV a pu consulter, l’auteur présumé insulte et menace la victime alors au sol dans la mosquée. Il insulte également son dieu.
D'après les premiers éléments de l'enquête, et comme l'a fait savoir le parquet à BFMTV, Olivier A. n'était pas un habitué de la mosquée de La Grand-Combe. "Il n'y était a priori jamais venu auparavant", a expliqué Abdelkrim Grini à l'AFP.
Samedi, le frère d'Olivier H. a été placé en garde à vue. Celle-ci a finalement été levée dans la soirée sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui, a appris BFMTV de source proche de l'enquête. Deux perquisitions ont également été menées dans la journée de samedi dans les départements du Gard et de l'Hérault.
La piste d'un acte islamophobe
Si la piste d'un acte islamophobe est celle sur laquelle les 70 enquêteurs "travaillent en priorité, (...) ce n'est pas la seule", a insisté dimanche le procureur d'Alès, Abdelkrim Grini, évoquant "certains éléments (qui) pourraient laisser penser que ce mobile n'était peut-être pas le mobile premier (...) ou le seul mobile".
Cette hypothèse est en tout cas celle qui est majoritairement retenue par la classe politique, à l'image du Premier ministre François Bayrou, qui a dénoncé samedi sur X "une ignominie islamophobe".
"L'islamophobie tue. Tous ceux qui y contribuent sont coupables", avait martelé Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France Insoumise, sur X, dès vendredi, avant de pointer dimanche soir, place de la République à Paris, lors d'un rassemblement en mémoire d'Aboubakar Cissé, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, accusé de cultiver "un climat islamophobe".
Un homme "potentiellement extrêmement dangereux"
Pour la Grande Mosquée de Paris, "il fait peu de doute" que le meurtrier de La Grand-Combe "a été motivé par la haine des musulmans". Et l'institution religieuse demandait même "aux autorités compétentes", dans une réaction sur les réseaux sociaux dans la nuit de samedi à dimanche, "de communiquer au public si la piste #terroriste est privilégiée". Mais le parquet national antiterroriste restait encore "en évaluation à ce stade", laissant la main au parquet d'Alès.
Une réaction qui a provoqué la colère de Mourad Battikh, l'un des avocats de la famille de la victime, selon qui il ne fait "aucun doute" que ce meurtre est "un attentat" et "une attaque de nature terroriste": "Il est évident que le Pnat doit se saisir de cette affaire sans délai", a-t-il plaidé dans un communiqué sur Instagram et sur BFMTV, estimant que "la communauté musulmane doit bénéficier du même traitement que tout autre citoyen".
Une certitude pour le procureur d'Alès: le suspect est "potentiellement extrêmement dangereux" et il est "primordial" de l'interpeller avant qu'il ne fasse de nouvelles victimes. Dans "les propos décousus" que l'homme tient dans la vidéo qu'il a lui-même réalisée vendredi juste après son meurtre, face à sa victime agonisante, il semble "manifester son intention de recommencer", avait précisé samedi le procureur à l'AFP.