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Inconnu de la police, crainte de récidive... Ce que l'on sait sur Olivier A., le suspect du meurtre de la mosquée du Gard

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Olivier A., le suspect du meurtre commis vendredi à la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, s'est rendu à la police italienne.

Trois jours après le meurtre d'un fidèle à la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, la chasse à l'homme s'est achevée en Italie. L'auteur présumé de l'homicide, Olivier A., s'est rendu de lui-même tard dimanche soir au commissariat de Pistoia, une ville toscane à une quarantaine de kilomètres de Florence, selon le procureur d'Alès, Abdelkrim Grini à BFMTV. Il s'est livré accompagné d'un avocat et d'un parent, ajoute la police italienne à l'AFP.

Il est actuellement entendu en Italie avant l'initiation d'une procédure d'extradition pour le rapatrier en France. Son arrestation est "une très grande satisfaction" pour le procureur, qui se félicite "de la fin de cette chasse à l'homme" et les enquêteurs.

Ouverte pour homicide vendredi par le parquet d'Alès, l'enquête sur ce drame, confiée à la fois aux gendarmes et à la police judiciaire, est menée depuis samedi pour assassinat, c'est-à-dire meurtre avec préméditation, a précisé le procureur de la République Abdelkrim Grini à l'AFP.

• Un homme inconnu des services de police

Soupçonné d'avoir tué de plusieurs dizaines coups de couteau Aboubakar, un fidèle habitué de la mosquée de La Grand-Combe, le suspect s'appelle Olivier H. et est né à Lyon en 2004. De nationalité française et sans activité professionnelle, il est inconnu des services de police et de la justice.

D'après les premiers éléments de l'enquête, et comme l'a fait savoir le parquet à BFMTV, il n'était pas un habitué de ce lieu de culte. "Il n'y était a priori jamais venu auparavant", a expliqué Abdelkrim Grini à l'AFP.

Samedi, le frère d'Olivier H. a été placé en garde à vue. Celle-ci a finalement été levée dans la soirée sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui, a appris BFMTV de source proche de l'enquête. Deux perquisitions ont également été menées dans la journée de samedi dans les départements du Gard et de l'Hérault.

• La crainte d'autres victimes

Comme l'expliquait samedi à BFMTV Abdelkrim Grini, c'est une "véritable chasse à l'homme" qui est menée afin d'interpeller Olivier A. "Les services d'enquête travaillent d'arrache-pied pour localiser l'auteur présumé de ce meurtre", assurait-il. Sa principale crainte? "Qu'il ne fasse à nouveau d'autres victimes"

"Tout laisse à penser que l'individu recherché souhaite commettre de nouveaux meurtres", a également confié une source proche de l'enquête à BFMTV.

• Le parquet n'écarte "aucune piste"

Samedi en fin de journée, le parquet national antiterroriste était toujours en phase d'évaluation des faits. Pour le parquet d'Alès, "aucune piste n'est écartée, ni même celle d'un acte islamophobe". "Le mobile du crime est inconnu à ce stade", a-t-il encore souligné.

Filmée vendredi par Olivier A. sur la scène de crime, une vidéo mise en ligne sur le réseau Snapchat puis retirée le montre insultant et menaçant la victime qui se trouve alors au sol dans la mosquée. Il qualifie également à deux reprises son dieu d'"Allah de merde".

Une partie de la classe politique n'a en tout cas pas attendu pour voir clairement dans ce meurtre un acte islamophobe. C'est le cas notamment du Premier ministre François Bayrou. Samedi, sur le réseau social X, il a ainsi dénoncé "une ignominie islamophobe". "L'islamophobie tue. Tous ceux qui y contribuent sont coupables", a martelé de son côté Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France Insoumise.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM), ancienne instance de représentation de l'islam en France, s'est pour sa part dit "horrifié" par ce qu'il qualifie d'"attentat terroriste anti-musulman"

Boris Kharlamoff avec Vincent Gautier et AFP