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Police-Justice

Meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard: une "véritable chasse à l'homme" pour retrouver le suspect en fuite

Des gendarmes bloquent une route à La Grande Combe après qu'un fidèle musulman a été tué à coups de couteau à l'intérieur de la mosquée, le 25 avril 2025 dans le Gard

Des gendarmes bloquent une route à La Grande Combe après qu'un fidèle musulman a été tué à coups de couteau à l'intérieur de la mosquée, le 25 avril 2025 dans le Gard - Sylvain THOMAS © 2019 AFP

Le suspect du meurtre commis vendredi dans une mosquée du Gard est toujours en fuite ce samedi. Les services d'enquête "travaillent d'arrache-pied" pour le localiser et "éviter qu'il ne fasse à nouveau d'autres victimes", selon le procureur de la République d'Alès, Abdelkrim Grini.

Au lendemain du meurtre d'un fidèle dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard), une course contre-la-montre s'est engagée pour retrouver le suspect, Olivier H., toujours en fuite. "C'est une véritable chasse à l'homme depuis 24 heures, les services d'enquête travaillent d'arrache-pied pour localiser l'auteur présumé de ce meurtre", a déclaré à BFMTV le procureur de la République d'Alès, Abdelkrim Grini, ce samedi 26 avril.

"On espère pouvoir le localiser et l'interpeller dans les meilleurs délais pour éviter qu'il ne fasse à nouveau d'autres victimes", a-t-il ajouté.

En effet, selon une source proche de l'enquête, "tout laisse à penser que l'individu recherché souhaite commettre de nouveaux meurtres". Le frère du suspect a été placé en garde à vue ce samedi, a appris BFMTV d'une source proche de l'enquête, confirmant une information de TF1. Deux perquisitions ont eu lieu dans le Gard et l'Hérault, selon cette même source.

Plusieurs dizaines de coups de couteau

Les faits se sont déroulés vendredi matin vers 8h30 dans la mosquée Khadidja, une salle de prière située dans le hameau de Trescol, dans la petite commune gardoise de quelque 5.000 habitants de La Grand-Combe, au nord d'Alès.

La victime, un homme d'une vingtaine d'années, et son agresseur étaient alors seuls à l'intérieur de la mosquée. Les "deux hommes étaient occupés à prier, lorsqu'un des deux a porté plusieurs dizaines de coups de couteau à l'autre, avant de le laisser pour mort et de prendre la fuite", avait expliqué le procureur vendredi.

Le corps de la victime a été découvert seulement en fin de matinée, lorsque d'autres fidèles sont arrivés pour la prière du vendredi. Le procureur a précisé samedi à l'AFP que "toutes les pistes" restaient envisagées, dont "celle d'un acte à dimension islamophobe".

Dans une vidéo filmée juste après le drame que BFMTV a pu consulter, l’auteur présumé insulte et menace la victime alors au sol dans la mosquée. Il insulte également son dieu. Selon nos informations, cette vidéo a été diffusée sur Snapchat, avant d'être très aussitôt retirée du réseau social.

Toujours en fuite samedi après-midi, cet homme a été identifié. Il est inconnu des services de police et de justice. De nationalité française, il est né en 2004, selon une source proche de l'enquête.

La victime âgée d'une vingtaine d'années

Outre les images tournées par le meurtrier, les enquêteurs disposent aussi de celles des caméras de surveillance installées à l'intérieur et à l'extérieur de la mosquée, selon Abdelkrim Grini.

Selon le procureur, la victime, âgée de 23-24 ans, "fréquentait régulièrement" cette mosquée, tandis que le meurtrier "ne la fréquentait absolument pas et n'y était a priori jamais venu auparavant".

Vendredi, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, avait qualifié ce meurtre d'"épouvantable" dans un message sur le réseau social X, en exprimant son "soutien à la famille de la victime et (sa) solidarité à la communauté musulmane touchée par cette violence barbare, dans son lieu de culte, le jour de la grande prière".

"L’ignominie islamophobe s’est exhibée sur une vidéo", a réagi François Bayrou samedi, dans la soirée. "Nous sommes avec les proches de la victime, avec les croyants si choqués. Les moyens de l’État sont mobilisés pour que l’assassin soit saisi et puni", a ajouté le Premier ministre sur X.

Boris Kharlamoff avec Sophie Cazaux et l'AFP