Suspect en fuite, agression filmée... Ce que l'on sait du meurtre dans une mosquée dans le Gard

Une personne a été tuée de multiples coups de couteau dans la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard ce vendredi 25 avril. Le principal suspect a été identifié par les enquêteurs samedi mais est toujours en fuite.
L'enquête, qui "ne fait que commencer" selon le procureur d'Alès Abdelkrim Grini, a été confiée à la gendarmerie du Gard, à la section de recherches de Nîmes et à la police judiciaire.
• Le corps retrouvé deux heures plus tard
Deux hommes se trouvaient dans la mosquée de La Grand-Combe ce vendredi matin, un endroit décrit comme reculé et assez isolé. Les deux personnes étaient en train de prier, à quelques centimètres l'un de l'autre.
Vers 8h30, l'un d'eux a soudainement asséné plusieurs dizaines de coups de couteau à l'autre pour une raison encore inconnue. Le procureur de la République d'Alès a précisé que la victime a reçu "40 ou 50 coups de couteau" d'après les premières constations. Celles-ci devront être précisées par l'autopsie, a-t-il insisté. Cette autopsie doit avoir lieu en début de semaine, a appris BFMTV d'une source proche de l'enquête.
Le corps de la victime n'a été découvert par d'autres fidèles que deux heures plus tard, après 11 heures, pour la première prière du jour. Ils ont appelé les pompiers qui ont ensuite contacté la gendarmerie locale.
• L'auteur pas habitué de la mosquée
L'auteur présumé, Olivier H., reste activement recherché, précise une source proche de l'enquête à BFMTV. Il s'agit d'un ressortissant français âgé de 20 ans.
"C'est une véritable chasse à l'homme depuis 24 heures, les services d'enquête travaillent d'arrache-pied pour localiser l'auteur présumé de ce meurtre. On espère pouvoir le localiser et l'interpeller dans les meilleurs délais pour éviter qu'il ne fasse à nouveau d'autres victimes", a déclaré le procureur de la République d'Alès, Abdelkrim Grini, à BFMTV ce samedi.
Le frère de l'auteur présumé de l'homicide, a été placé en garde à vue ce samedi avant que celle-ci ne soit levée dans la soirée sans qu'aucune charge ne soit retenue. Deux perquisitions ont eu lieu dans le Gard et l'Hérault, confie une source proche de l'enquête à BFMTV confirmant les informations de TF1. L'auteur présumé du meurtre est inconnu des services de police et de justice.
D'après les premiers éléments, l'assaillant n'était pas un habitué de ce lieu de culte, indique le parquet à BFMTV. "Il n'y était a priori jamais venu auparavant", selon les mots du procureur à l'AFP. Le suspect est de nationalité française et âgé d'une vingtaine d'année, a indiqué une source proche de l'enquête à BFMTV.
Le mobile reste indéterminé. "Toutes les pistes sont envisagées, dont celle d'un acte à dimension islamophobe", détaille Abdelkrim Grini à l'AFP, à propos de cette affaire "prise très au sérieux" au vu de faits "très graves". Une source judiciaire indique que le Parquet national antiterroriste (Pnat) évalue les faits.
Vendredi, les gendarmes ont totalement bouclé le hameau arboré de Trescol, à la sortie de la commune de La Grand-Combe, où se trouve la mosquée Khadidja, proche de la rivière Gardon et d'une voie ferrée.
• Le mis en cause s'est filmé pendant les faits
Le mis en cause a filmé la scène de crime et la victime avec son téléphone portable après lui avoir asséné plusieurs coups de couteau, a appris BFMTV auprès d'une source proche de l'enquête, confirmant les informations du Parisien.
Dans cette vidéo que nous avons pu consulter, l’auteur présumé insulte et menace la victime alors au sol dans la mosquée. Il insulte également son dieu.
"Je l'ai fait (...), ton Allah de merde", lâche le meurtrier, à deux reprises, alors qu'il est en train de filmer la victime agonisante, avant de réaliser qu'il est aussi filmé par les caméras de surveillance à l'intérieur de la mosquée. "Je vais être arrêté, c'est sûr", lance alors l'homme selon l'AFP.
Le procureur de la République d'Alès a par ailleurs confirmé la tenue de ces propos par le meurtrier auprès de l'agence de presse. La vidéo tournée a été diffusée sur Snapchat avant d'être aussitôt retirée du réseau social, selon une source proche de l'enquête.
Selon Christophe Rivenq, maire d'Alès et président d'Alès Agglomération, dont dépend La Grand-Combe, interrogé sur place par la presse, la mosquée était effectivement équipée de caméras de surveillance à la fois à l'extérieur et à l'intérieur des locaux, ce qui pourrait aider les enquêteurs.
• La victime vivait seul dans le Gard
Âgée de 23-24 ans, la victime prénommée Aboubakar "fréquentait régulièrement" cette mosquée du hameau du Trescol, a précisé le procureur à l'AFP.
Des membres de sa famille, dont la grande partie vit au Mali, s'est déplacée pour assister à une marche blanche organisée dimanche après-midi.
Aboubakar vivait seul depuis quatre ans environ dans le Gard et ne donnait pas beaucoup de nouvelles à ses proches. Il est arrivé en France lorsqu'il avait 16 ans selon un ancien ami.
Il avait alors été pris en charge par une association spécialisée mais vivait parfois à la rue. Plusieurs cagnottes ont été créées pour financer les funérailles.
• Bruno Retailleau sur place dimanche après-midi
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau se rendra à La Grand Combe er rencontrera les représentants des cultes dimanche en milieu d'après-midi, a appris BFMTV de sources concordantes.
Sur X, il a partagé vendredi son "soutien à la famille de la victime" et sa "solidarité à la communauté musulmane".
"L’enquête permettra, je l’espère, d’appréhender rapidement l’auteur et de faire la lumière sur cet événement épouvantable", a-t-il écrit.
"Un fidèle a été assassiné hier près d’Alès à la mosquée de la Grande-Combe. L’ignominie islamophobe s’est exhibée sur une vidéo. Nous sommes avec les proches de la victime, avec les croyants si choqués. Les moyens de l’État sont mobilisés pour que l’assassin soit saisi et puni", a de son côté assuré François Bayrou sur X samedi.