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Police-Justice

Me Eric Dupond-Moretti invité de Jean-Jaques Bourdin

Me Eric Dupond-Moretti était l'invité de Jean-Jaques Bourdin, ce lundi matin.

Me Eric Dupond-Moretti était l'invité de Jean-Jaques Bourdin, ce lundi matin. - BFMTV

Le célèbre avocat pénaliste était l'invité de Jean-Jacques Bourdin, ce lundi matin. L'occasion de faire part de ses inquiétudes vis-à-vis de la probable prolongation de l'Etat d'urgence, décrété à la suite des attentats du 13 novembre à Paris.

"La France n'est plus le pays des droits de l'homme." La phrase choc est signée Me Eric Dupond-Moretti. Invité de Jean-Jacques Bourdin ce lundi matin, le célèbre avocat pénaliste est venu préciser sa pensée sur BFMTV/RMC.

"Strasbourg condamne régulièrement la France, c'est même le pays le plus condamné par la cour européenne de sauvegarde des droits de l'homme. Il est vrai après la Turquie, ce qui n'est pas très glorieux", a répondu dans un premier temps Me Eric Dupond-Moretti.

Par ailleurs, "toutes les avancées en matières de libertés individuelles nous viennent de Strasbourg; comme la présence d'un avocat en garde à vue." "C'est le pays des droits de l'homme à l'exportation", a-t-il déploré dans un second temps.

L'Etat d'urgence, et la séparation des pouvoirs

Faut-il ou non prolonger l'Etat d'urgence, instauré en France depuis les attentats du 13 novembre à Paris? Pour l'avocat pénaliste, le débat pose surtout la question de "la séparation des pouvoirs".

"On est dans un système dans lequel la police contrôle la police", a-t-il expliqué. "Oui, il faut renoncer à la prolongation de l'Etat d'urgence", a-t-il ensuite plaidé.

"Mais qu'on soit bien clairs: ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas prendre de mesures, car là nous sommes anesthésiés par la douleur. Evidemment qu'il faut donner plus de moyens à la police, pour éradiquer contre le terrorisme."

Des abus

"Le problème", a ajouté Me Eric Dupond-Moretti, "c'est quand on trop de pouvoir, on risque d'en abuser." Et de s'appuyer sur l'exemple des contestataires interpellés en marge de la COP21, ou encore de Halim Abdelmalek, dont l'assignation à résidence a été annulée par le Conseil d'Etat, qui a également condamné l'Etat à lui verser 1.500 euros d'indemnités.

Jé. M.