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Police-Justice

Mayotte: près de 1.300 gendarmes déployés en renfort après le passage du cyclone Chido

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Les militaires sont déployés sur l'archipel afin de venir en aide aux populations locales, mais également afin d'assurer l'ordre, en particulier la nuit lorsque des pillages peuvent avoir lieu.

La situation sanitaire reste critique. Une semaine après le passage du cyclone Chido, les habitants de Mayotte manquent encore et toujours de tout malgré le retour progressif de l'eau courante dans le chef-lieu de l'archipel.

Si l'aide d'urgence se fait toujours attendre dans plusieurs endroits, de l'eau a été distribuée à Mamoudzou et de nombreux habitants sont rentrés chez eux avec un pack de bouteilles

Pour assurer la sécurité sur l'archipel, 1.300 gendarmes ont été déployés ces derniers jours afin d'épauler les effectifs locaux, en grande difficulté à la suite du passage du cyclone.

"On est juste là pour aider si jamais il y a des problèmes de logistique, de sécurité ou de distribution, on le fait remonter", explique à BFMTV l'adjudant Thomas, dans les rues de Koungou. "S’il y a un problème, au moins on sait qu’il y a des gendarmes à proximité, du coup c’est rassurant", se réjouit une Mahoraise.

Une situation plus calme

C'est en particulier durant la nuit, alors qu'un couvre-feu a été instauré, que les opérations restent les plus sensibles et que le travail reste le plus important. "Vous savez que c’est le couvre-feu, de 22h à 4h du matin. Donc là il faudrait rentrer chez vous", dit un des gendarmes à une Mahoraise rencontrée en pleine nuit.

Auprès de BFMTV, le major Stéphane, en charge d'une des équipes, constate que depuis le passage de Chido, la situation est malgré tout bien plus calme la nuit.

"Avant le cyclone on était beaucoup plus accrochés, il y avait des coupures de route, des barricades et de nombreux caillassages. Là vous entendez, la nuit est relativement calme et le peu de personnes qu’on contrôle qui ne respectent pas le couvre-feu, dès qu’on les invite à rentrer, il n’y a pas de confrontation", dit-il.

La peur des pillages

Cependant, la crainte des locaux reste les pillages opérés par des groupes bien organisés. Si des groupes de sécurité privée sont mis en place, ils ont bien du mal à contenir le phénomène. "On fait des rondes de temps en temps pour que les cambrioleurs ne puissent pas voler les maisons", dit l'un d'entre eux.

"Depuis trois ou quatre jours on nous avait signalé des groupes de jeunes, une vingtaine, qui faisaient maison par maison ici", reprend le major Stéphane.

Au cours de la nuit, la brigade de ce dernier est appelée en renfort après qu'un groupe de jeunes a été repéré dans le centre-ville de Koungou, un lieu réputé sensible.

"Ils balançaient des cailloux sur une quincaillerie pour récupérer des boissons et des tôles", souligne le major Stéphane. Rapidement, une vingtaine de gendarmes se rendent sur place, mais le groupe de jeunes a pris la fuite et l'alerte a été levée.

À Mayotte, le bilan provisoire du cyclone s'élève à 35 morts et 2.500 blessés, dont 78 grièvement, selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur.

Samedi, l'hôpital de Mamoudzou était opérationnel à 50%, et son toit devait être protégé par des bâches. Quelque 109 évacuations sanitaires ont été effectuées depuis lundi et un hôpital de campagne installé sur le stade de Mamoudzou sera opérationnel lundi, toujours selon le ministère.

En termes d'ordre public, "pour le moment, les choses sont tout à fait contenues", a souligné samedi auprès de l'AFP le procureur de la République de Mamoudzou Yann Le Bris. "Les Mahorais ne sont pas engagés dans des actions de violence, de pillage", selon lui.

Nicolas Couadou, Théo Touchain avec Hugo Septier