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Police-Justice

Marseille: l'IGPN saisie après la plainte d'un adolescent blessé par un tir de LBD

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Photo d'illustration - AFP

Le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire à la suite d'une plainte déposée par un adolescent de 14 ans touché par un tir de LBD en marge d'une manifestation des gilets jaunes en décembre dernier.

L'IGPN a été saisie après la plainte d'un adolescent âgé de 14 ans blessé en marge d'une manifestation de gilets jaunes le 8 décembre dernier, à Marseille. Le jeune homme aurait été la cible d'un tir de LBD en pleine tête et alors qu'il était de dos au policier, a précisé le parquet.

Le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, a annoncé avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) à la suite d'une plainte déposée fin mai par l'avocat de la victime, confirmant une information de Mediapart.

Selon cette plainte pour "violences aggravées", les faits se sont produits le 8 décembre dans le centre-ville de Marseille, non loin du lieu où habite l'adolescent.

21 jours d'incapacité temporaire totale

D'après la plainte, alors que la victime revenait d'un fast-food avec sa soeur, et alors qu'aucun des deux n'avaient participé à la manifestation, ils se sont trouvé "tout à coup" encerclés par des policiers.

"Voulant se défendre, il a jeté un trognon de pomme en direction des policiers", a précisé Me Brice Grazzini, l'avocat de l'adolescent. "Il a été identifié et touché ensuite en pleine tête et de dos", au lanceur de balle de défense (LBD), ajoute le conseil.

L'adolescent, qui a perdu connaissance quelques instants, a passé une nuit à l'hôpital. Selon la plainte, il a souffert d'un traumatisme crânien et d'une "fracture occipitale", et s'est vu prescrire 21 jours d'incapacité temporaire totale.

L'avocat regrette que le commissariat où l'adolescent s'était rendu avec sa mère ait refusé de prendre une première plainte: "Cela empêche de prendre rapidement en compte la gravité de l'infraction, et de saisir les images de vidéosurveillance" en temps utile, dénonce-t-il.

Le samedi 8 décembre avait été le plus tendu à Marseille depuis le début du mouvement des gilets jaunes. Ce jour-là avaient aussi lieu une marche pour le climat et une autre contre le logement insalubre. De violents heurts avaient éclaté en fin de journée, et 42 personnes avaient été interpellées.

Une autre enquête est en cours à l'IGPN sur les blessures d'une jeune femme de 19 ans qui affirme, images à l'appui, avoir été matraquée et rouée de coups le même soir, à quelques rues de là, par des policiers en civil.

Aude Solente avec AFP