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Police-Justice

Lyon: les deux "décrocheurs" d'un portrait de Macron relaxés, une action jugée "légitime" 

Un portrait d'Emmanuel Macron porté à l'envers au cours d'une marche pour le climat à Bayonne, le 21 septembre 2019 (illustration).

Un portrait d'Emmanuel Macron porté à l'envers au cours d'une marche pour le climat à Bayonne, le 21 septembre 2019 (illustration). - GAIZKA IROZ / AFP

Jugés pour vol en réunion, le parquet avait requis une amende de 500 euros contre ces deux militants écologistes.

Les deux militants écologistes, jugés devant le tribunal correctionnel de Lyon, pour avoir décroché et emporté un portrait d'Emmanuel Macron dans la mairie du 2e arrondissement de Lyon ont été relaxé ce lundi. Le juge a ordonné "la relaxe au bénéfice de l'état de nécessité et pour motif légitime".

Dans sa décision, le juge a reconnu que le vol de "l'objet d'une valeur fortement symbolique" était bien matérialisé. Mais, selon lui, la réalité du dérèglement climatique "affecte gravement l'avenir de l'humanité", ce qui légitime "d'autres formes de participation" des citoyens, "dans le cadre d'un devoir de vigilance critique". 

Fanny, 35 ans, et Pierre, 33 ans, poursuivis pour vol en réunion, avaient "réquisitionné" ce portrait officiel du président le 21 février dernier. Après cet acte, mené à visage découvert et sans violence, le maire Denis Broliquier avait immédiatement porté plainte. 

Le 2 septembre dernier, lors du procès de ces deux militants, le parquet avait requis une amende de 500 euros.

Dénoncer l'inaction climatique

"C'est une première et un très très bon signal pour nous", a déclaré une porte-parole du mouvement ANV-COP21 qui a salué cette "décision historique" actant "le non-respect des objectifs climatiques de la France et la légitimité des actions de désobéissance civile face à l'urgence climatique". La militante relaxée a quant à elle affirmé qu'il s'agissait de la "reconnaissance de plusieurs années de militantisme".

Les deux militants écologistes avaient expliqué avoir agi pour dénoncer l'inaction climatique du gouvernement. "Les portraits officiels ainsi emportés ne seront rendus que lorsque le président Macron mettra enfin en place une politique cohérente avec une trajectoire française compatible avec les +2 °C voire +1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle", promettait l'association ANV-COP21 dans un communiqué au mois de février après le décrochage du portrait.

Le premier procès de "décrocheurs" s'était tenu fin mai à Bourg-en-Bresse. Un militant écologiste avait été condamné à une peine d'amende ferme de 250 euros et cinq autres à une amende avec sursis. Deux semaines plus tard, le tribunal correctionnel de Strasbourg avait relaxé trois militants qui avaient brièvement décroché un portrait du chef de l'Etat dans une mairie du Bas-Rhin. 

Benjamin Rieth