BFMTV
Police-Justice

Lyon: deux militants écologistes jugés pour avoir décroché un portrait d'Emmanuel Macron

Un portrait d'Emmanuel Macron porté à l'envers au cours d'une marche pour le climat à Bayonne, le 21 septembre 2019 (illustration).

Un portrait d'Emmanuel Macron porté à l'envers au cours d'une marche pour le climat à Bayonne, le 21 septembre 2019 (illustration). - GAIZKA IROZ / AFP

Les deux militants sont poursuivis pour "vol en réunion". Le 21 février, ils avaient décroché un portrait officiel du président dans la mairie du IIe arrondissement à Lyon.

Ils risquent jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende. Deux militants écologistes sont jugés ce lundi au palais de Justice de Lyon pour avoir "réquisitionné" un portrait officiel d'Emmanuel Macron dans la mairie du IIe arrondissement lyonnais le 21 février dernier. Après cette acte militant, le maire Denis Broliquier avait immédiatement porté plainte.

Une manifestation de soutien

L'action, organisée par l'association ANV-COP21, menée à visage découvert et sans violence, avait pour but de dénoncer "l'inaction du Président face à l'urgence climatique et sociale".

"Les portraits officiels ainsi emportés ne seront rendus que lorsque le président Macron mettra enfin en place une politique cohérente avec une trajectoire française compatible avec les +2 °C voire +1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle", promettait l'association dans un communiqué.

Depuis le portrait a été ressorti à l'occasion d'une manifestation pour le climat, le 16 mars dernier, a rappelé Pierre, 33 ans, l'un des deux militants poursuivis, lors d'une conférence de presse organisée quelques heures avant leur procès ce lundi. Une manifestation de soutien a par ailleurs été organisée pour accompagner les deux militants jusqu'au palais de Justice.

Des peines déjà prononcées

"Les risques juridiques que l'on a pris nous font beaucoup moins peur que le chaos climatique qui s'annonce", a déclaré Fanny, l'autre militante poursuivie. Et d'ajouter: "On dépense une énergie folle à nous mettre en garde à vue, à nous perquisitionner et à nous juger. Pendant ce temps, les multinationales qui mettent en péril le climat et la biodiversité ne sont pas inquiétées".

Fanny et Pierre ne sont pas les premiers militants à être convoqués devant la justice pour avoir décroché le portrait du président. A Bourg-en-Bresse, six militants ont été condamnés à 500 euros d'amende avec sursis. A Strasbourg, trois militants avaient également été relaxés.

Benjamin Rieth