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Police-Justice

Le Syndicat de la magistrature répond aux attaques de Mélenchon contre la justice

Le député insoumis des Bouches-du-Rhône Jean-Luc Mélenchon, le 12 juin 2019 à l'Assemblée nationale

Le député insoumis des Bouches-du-Rhône Jean-Luc Mélenchon, le 12 juin 2019 à l'Assemblée nationale - Alain Jocard - AFP

Le Syndicat de la Magistrature a dénoncé ce lundi "la rhétorique devenue ritournelle du 'complot judiciaire'". Une réponse à Jean-Luc Mélenchon, qui se dit depuis des semaines victime d'un "procès politique", alors qu'il doit être jugé les 19 et 20 septembre prochains.

À quelques jours de son procès au tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour "rébellion, provocation et actes d'intimidation envers l'autorité judiciaire", après les accrochages qui ont eu lieu au moment des perquisitions à son domicile et au siège du parti, en octobre 2018, Jean-Luc Mélenchon se dit victime d'un "procès politique".

Une posture qui a provoqué une réaction du Syndicat de la magistrature, qui dénonce ce lundi dans un communiqué publié sur Twitter "la rhétorique devenue ritournelle du 'complot judiciaire'". 

"Que l'on s'entende bien, la justice peut - et doit - être critiquée pour nourrir le débat démocratiquement et il lui arrive aussi de se tromper, d'où l'existence de voies de recours. En revanche, nous continuons à dénoncer la rhétorique devenue ritournelle du 'complot judiciaire', opportunément scandée par des responsables politiques mis en cause pénalement, en surfant, souvent à contre-emploi, sur la fragilité du statut du parquet qu'ils ont eux-mêmes sciemment entretenue", dénonce le syndicat.

"Des méthodes inouïes"

Dans son communiqué, l'instance assure que "Jean-Luc Mélenchon affirme sa solidarité avec Richard Ferrand, traitant les juges en général de 'menteurs'". Elle fait référence à la conférence de presse du député insoumis, jeudi dernier, au cours de laquelle il a déclaré: "Maintenant je sais que ce sont des menteurs. Peut-être que Monsieur Richard Ferrand est tombé dans un piège."

Le chef de file des Insoumis lui a répondu sur Twitter, parlant de "manipulation".

"Je ne donne pas d'avis sur un cas que je ne connais pas. Les juges c'est eux. Pas moi. J'attends un mot contre les fuites de presse organisées, contre les rendez-vous douteux avec le juge Moro [un juge anti-corruption brésilien qui a condamné l'ancien président du Brésil Lula à de la prison, ndlr]... L'esprit de caste n'est pas républicain", a-t-il écrit.

Vendredi, sur notre plateau, le chef de file des Insoumis a affirmé: "Moi et moi seul fait l’objet d’une saisie, d’une enquête préliminaire et de perquisitions géantes avec des méthodes qui sont d’habitude réservées au grand banditisme. Ce sont des méthodes inouïes qui n’ont jamais existé auparavant".

Cinq de ses proches, dont les députés Alexis Corbière et Bastien Lachaud, seront également jugés à ses côtés. Les perquisitions, au cours desquelles ont eu lieu les accrochages, étaient menées dans le cadre de deux enquêtes préliminaires distinctes. L'une portait sur les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, l'autre sur les assistants des eurodéputés insoumis.

Clément Boutin