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Police-Justice

Le profil "psychopathique" de Tony Meilhon se dessine

Dessin d'audience représentant Tony Meilhon à l'ouverture de son procès mercredi, devant les assises de Loire-Atlantique à Nantes.

Dessin d'audience représentant Tony Meilhon à l'ouverture de son procès mercredi, devant les assises de Loire-Atlantique à Nantes. - -

Un caractère "psychopathique", mais pas de trouble psychotiques. Deux experts psychiatres ont dressé vendredi matin le portrait du meurtrier présumé de Laetitia Perrais, au troisième jour de son procès.

Qui est Tony Meilhon, accusé du meurtre de Laetitia Perrais? Depuis l'ouverture de son procès, la question hante la cour d'assises de Loire-Atlantique.

Vendredi, au troisième jour d'audience, différents experts tentaient de brosser son portrait psychologique. S'accordant sur sa personnalité "psychopathique". Mais pas pathologique.

Psychopathe, impulsif, intolérant à la frustration: le portrait dressé à la barre par le premier expert, le Pr. Millet, ressemble à celui qu'en ont dressé les proches de Tony Meilhon, jeudi, avec leurs propres mots. Deux ex-compagnes le décrivaient "possessif". Son frère évoquait ses "pétages de plomb".

"Parfaitement intelligent"

Le Dr. Millet a rencontré Tony Meilhon au tout début de sa détention, fin janvier 2011. Il se souvient de son "caractère d'opposition", de son regard "agressif". A l'époque, l'homme faisait tout pour faire obstruction à l’enquête: ingestion de produits ménagers en détention, chansons obscènes sur sa victime présumée... Au psychiatre, il évoquait les "fantômes" qui le hantent. A la barre vendredi, l’homme indique cependant avoir tout de suite "douté de l'authenticité de ses hallucinations".

Une feinte que Tony Meilhon a reconnu lui-même mercredi, avouant avoir à l’époque "essayé de se faire passer pour fou". Depuis le début de son procès, l'homme de 32 ans présente en effet le profil d'un individu "parfaitement intelligent", selon les mots du président de la cour. Un accusé qui emporte dans le box un exemplaire du dossier, qu'il a "parfaitement étudié".

Psychopathe, mais pas psychotique: c'est également la conclusion tirée par un autre expert vendredi matin, le Dr. Vincent Alric. La différence est importante. Car elle vient balayer l'hypothèse d'une éventuelle irresponsabilité pénale de l'accusé.

Pas de "honte" ni de "remords"

Pour ce psychiatre, Tony Meilhon "reconnaît partiellement les faits qui lui sont reprochés et tente à chaque fois de minimiser sa responsabilité, sans éprouver de honte ni de remords".

Mercredi, l'accusé a surpris en reconnaissant une partie des faits, alors qu'il était jusque là resté mutique. Mais Tony Meilhon plaide toujours l'homicide involontaire. Et refuse de donner l'identité de "Monsieur X", le complice qu'il a pour la première fois évoqué mercredi. Des aveux "circonstanciels", estime donc le Dr. Alric. Faits par "malice" et par "ruse".

Vendredi après-midi, trois autres experts sont attendus à la barre pour compléter cet éclairage.

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Mathilde Tournier