Le directeur de l'ordre public affirme que la présence de Benalla à la manifestation était irrégulière
Ce lundi soir, après le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, et le préfet de police, Michel Delpuech, c'était au tour d'Alain Gibelin, directeur de l'ordre public et de la circulation (DOPC), d'être auditionné par la commission des lois de l'Assemblée nationale, en charge de l'enquête parlementaire pour le Palais-Bourbon. Durant cette séance, il a insisté sur le fait qu'Alexandre Benalla n'était pas à sa place dans une opération de maintien de l'ordre au moment de la manifestation du 1er mai, n'ayant pas reçu l'autorisation nécessaire pour y assister comme observateur.
"Cette autorisation n’existait pas, clairement ! Parce que si elle avait existé, elle n’aurait pu émaner que du préfet de police, lequel n’a jamais ni été sollicité pour une telle autorisation, ni n’est intervenue de quelque manière que ce soit pour la donner", a lancé Alain Gibelin.
Alain Gibelin enfonce le clou
Rappelant la chaîne de décision accoutumé pour ce genre de requête, Alain Gibelin a enfoncé le clou:
"Chaque directeur est informé par le cabinet du préfet de l’existence d’une autorisation. Il va de soi qu’un directeur n’a pas compétence, n’a pas la possibilité d’accorder une telle autorisation donc pour être très clair, et je répète, de manière formelle, monsieur Alexandre Benalla ne bénéficiait d’aucune autorisation de la préfecture de police pour être sur cette manifestation."
Plus tôt, les avocats d'Alexandre Benalla avaient pourtant avancé dans un communiqué que ce dernier s'était rendu sur place le 1er mai "à l'invitation du DOPC" pour observer l'opération de maintien de l'ordre. Cette assertion est donc vigoureusement contredite par la déclaration d'Alain Gibelin.
Benalla a participé à des réunions durant sa suspension
Au cours d'un échange avec Marine Le Pen, relevé sur Twitter par Etienne Baldit, journaliste à Libération, Alain Gibelin a indiqué qu'Alexandre Benalla avait participé à des réunions préparatoires à la sécurisation de déplacements d'Emmanuel Macron entre les 2 et 18 mai.
Cette observation vient contredire la version du porte-parole de la présidence de la République qui assurait qu'Alexandre Benalla avait été suspendu sans traitement du 4 au 19 mai, après quoi il était dit qu'il avait été réaffecté à l'organisation d'événements internes à l'Elysée.