La police de sécurité du quotidien lancée ce mardi par Gérard Collomb

Gérard Collomb en visite à La Castellane à Marseille en juillet 2018. - BORIS HORVAT / AFP
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb se rendra ce mardi dans le quartier sensible des Tarterêts à Corbeil dans l'Essonne pour lancer "les quartiers de reconquête républicaine" dans le cadre de sa police de sécurité du quotidien. Une police qui se veut "sur mesure", "mieux équipée", plus "connectée" et "plus proche des attentes des concitoyens" comme l'expliquait Emmanuel Macron pendant sa campagne.
La police de sécurité du quotidien sera déployée par étapes, dans 60 quartiers "test", considérés comme prioritaires. Dès ce mois de septembre et ce jusqu'à décembre prochain, le plan sera d'abord mis en place dans 15 quartiers (*) parmi lesquels celui des Tarterêts à Corbeil-Essonnes, le Mirail à Toulouse, ou encore le 8e arrondissement de Lyon.
Ces effectifs seront ensuite mobilisés d'ici l'été 2019 dans 15 quartiers supplémentaires, dores-et-déjà dévoilés par le ministre. Il s'agit par exemple du quartier de La Chapelle à Paris ou du quartier Saint-Charles à Marseille (**). Enfin, elle sera lancée dans 30 derniers quartiers d'ici 2020, dévoilés ultérieurement.
A l'échelle nationale, l'enjeu est de faire baisser la délinquance, de répondre au sentiment d'insécurité et d'apaiser les tensions qui règnent dans ces quartiers en luttant contre les incivilités, les trafics de stupéfiants, les infractions au code de la route, les rodéos et autres vols à la roulotte.
"On résoudra les problèmes (...) en mettant les forces dans ces quartiers mais également par un changement global" a déclaré le ministre de l'Intérieur ce lundi soir lors de sa visite dans le quartier des Tarterêts à Corbeil-Essonnes.
Des renforts policiers dans les rues
L'objectif du plan, d'abord, est de sécuriser la voie publique. La présence policière va être nettement renforcée dans ces quartiers, puisque pas moins de 300 fonctionnaires supplémentaires seront déployés dans les 15 premiers quartiers, ce qui correspond à 15 à 30 policiers supplémentaires par quartier. 80% de ces renforts policiers concerneront l'espace public.
Pour lutter contre les trafics de drogue, des cellules de renseignements opérationnels sur les stupéfiants seront mis en place. L'idée: que ces cellules soient coordonnées par la police judiciaire et que les renseignements soient mis en commun afin d'améliorer l'efficacité des services. Aujourd'hui, ces renseignements ne sont pas toujours partagés ou exploités. La méthode a déjà été développée à Paris, Marseille, Toulouse, Lyon, Montpellier ou encore Lille.
Renouer le lien entre habitants et police
Renforcer le lien entre la police et la population, développer le dialogue et renouveler le partenariat avec les acteurs locaux, selon des formes que chacun définira et organisera. A Marseille par exemple, des conseils d'arrondissements seront créés, auxquels seront conviés les services de police, les élus mais aussi les habitants du quartier. A Trappes, le commissaire et le chef de circonscription tiendront des permanences bimensuelles au commissariat et ils seront désormais en mesure de recevoir les habitants sans rendez-vous.
Pour rétablir le lien de proximité entre la police et les habitants, le ministère de l'Intérieur a aussi annoncé avoir commandé un sondage auprès des habitants pour évaluer leur image de la police. Coût de l'opération: 40.000 euros, les résultats seront connus mi-octobre.
Enfin, l'accent sera mis sur la coopération interministérielle. L'idée: associer non seulement la police au ministère de l'Intérieur, mais aussi le ministère chargé de la politique de la ville et celui de l'éducation pour lutter, notamment, contre le décrochage scolaire.
(*) 15 premiers quartiers de reconquête républicaine où la police de proximité sera déployée dès septembre 2018: Fives et Lille-Moulins dans l'agglomération lilloise, Lochères à Sarcelles, Garges-lès-Gonesse à Dame Blanche, Les Merisiers à Trappes, Le Bois-L'Abbé et Les Mardacs à Champigny-sur-Marne, Montravel-Pierre Lenquette et Tindu à Nouméa, Bordeaux maritime dans l'agglomération bordelaise, Le Mirail à Toulouse, Ousse des bois et Saragosse à Pau, Le Mosson et La Paillade à Montpellier, les 3e, 14e et 15e arrondissement des quartiers nord de Marseille, le 8e arrondissement de Lyon, la Planoise à Bezançon, les Tarterêts à Corbeil-Essonnes, le Neuhof et La Meinau à Strasbourg et enfin Gros Saule à Aulnay-sous-Bois et Les Beaudottes à Sevran.
(**) 15 quartiers où la police de proximité sera déployée d'ici l'été 2019: Le Beau Marais et le Centre-ville de Calais, le quartier intercommunal Blanc-Seau et la Croix Bas Saint Pierre de Roubaix-Tourcoing, les Hauts-de-Creil à Creil, Bellevue et Wiesberg et ZSP de Tercy et Cours de Roches à Tercy, Cours du Luzard à Noisiel, Bourtzwiller à Mulhouse, les Minguettes à Vénissieux, Montchovet, Tarentaize-Beaubrun, La Cotonne, Montreynaud à Saint-Etienne, L'Ariane et Les Moulins à Nice, Saint-Charles à Marseille, Pissevin et Valdegour à Nîmes, Malakoff, Bellevue et les Dervallières à Nantes, La Chapelle à Paris, Mont-Grillard et Mare-Rouge dans l'agglomération du Havre et enfin les hauts d'Asnières, le Luth et Jean Fessé à Asnières-Genevilliers et Colombes.