Gérard Collomb lève le voile sur la police de sécurité du quotidien

le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb rencontre des policiers en patrouille le 31 décembre 2017 à Paris - GUILLAUME SOUVANT, AFP/Archives
Jour J pour la police de sécurité du quotidien: Gérard Collomb lève le voile ce jeudi sur cette réforme promise par le candidat Macron, qui suscite chez les élus et les forces de l'ordre autant d'attentes que d'interrogations.
Une réforme très attendue
"Police sur mesure", "mieux équipée", "davantage connectée", "plus proche des attentes de nos concitoyens" ou "plus partenariale" : depuis plusieurs semaines, le ministre de l'Intérieur égrène les grands principes de la future "PSQ" sans dissiper le flou qui continue de l'entourer.
Dix mois après son arrivée place Beauvau, le ministre s'exprimera à 15H00 avec une quinzaine d'autres intervenants et devant de nombreux élus et membres de forces de sécurité, dans le grand amphithéâtre de l'Ecole militaire, à Paris. Dans l'entourage de Gérard Collomb, on assure vouloir "bouger les lignes" et "fixer un cap pour les forces de l'ordre pour tout le quinquennat".
10.000 créations de postes annoncées
Le ministre expérimentera-t-il sa réforme dans des sites pilotes comme il l'avait annoncé ? Des dizaines de communes (Aulnay-sous-Bois, Lille, Grenoble, Toulouse, etc.) se sont portées candidates, avec bien souvent l'espoir de glaner des effectifs supplémentaires au regard des 10.000 créations de postes annoncées sur le quinquennat.
Au sein des forces de l'ordre, d'aucuns craignent que les annonces ministérielles se limitent à labelliser "PSQ" des mesures ou chantiers déjà actés.
"Ca ne peut pas être qu'un label sinon ça ne sera qu'une opération de communication", estime Céline Berthon, secrétaire générale du syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN). "Si on ne change aucun de nos ingrédients. Comment va-t-on être en mesure de fournir un service de meilleure qualité?" s'interroge-t-elle.
Pas de retour à la police de proximité
Seule certitude affichée par l'exécutif: la police de sécurité du quotidien ne signera pas le retour de la police de proximité, devenue le symbole de l'échec de la politique sécuritaire du gouvernement Jospin et un punching-ball de choix pour l'opposition de droite.
"Une concertation en pontillés"
Pour les syndicats policiers, les grandes ambitions de la PSQ ont déjà été mises à mal par une concertation en pointillés. Gérard Collomb, lui, fait au contraire valoir l'envoi d'un questionnaire aux 250.000 policiers et gendarmes auquel, 70.000 d'entre eux ont répondu.
Selon lui, les résultats de ce questionnaire ont, sans surprise, fait apparaître le souhait largement partagé au sein des forces de l'ordre de voir disparaître les "tâches indues", d'alléger les contraintes administratives et de simplifier la procédure pénale.