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Kurdes tués à Paris: 11 interpellations pour dégradations en marge de la manifestation de soutien

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Les violences en marge de la manifestation ont fait 31 blessés légers du côté des forces de sécurité et un blessé à l'arcade sourcilière du côté des manifestants, "sans troubles de la vision", selon le préfet de Police de Paris.

Le préfet de Police de Paris, Laurent Nuñez, a annoncé ce samedi sur BFMTV que 11 personnes avaient été interpellées "essentiellement" pour des dégradations, après que des violences ont éclaté en marge de la manifestation en hommage aux trois Kurdes tués vendredi à Paris.

Au moins quatre voitures ont été renversées, dont au moins une incendiée, et des projectiles ont été jetés sur les forces de l'ordre. "Quelques dizaines" de personnes ont commis ces violences, selon le responsable de la sécurité de la capitale.

Ce dernier a également mentionné sur BFMTV une "quinzaine de vitrines étoilées", mais pas cassées entièrement, sur le parcours de la manifestation partie de la place de la République.

Les heurts qui ont éclaté entre les forces de l'ordre et des manifestants ont fait 31 blessés légers du côté des forces de sécurité et un blessé à l'arcade sourcilière du côté des manifestants, "sans troubles de la vision", selon Laurent Nuñez, qui souligne que ce bilan n'est pas consolidé.

Une "provocation"

La manifestation avait pourtant commencé "normalement", a-t-il précisé. Les incidents ont débuté "un peu après 13 heures pour une raison qui semble être liée à une provocation". Laurent Nuñez a ainsi évoqué "une camionnette qui serait passée" proche de la manifestation.

"Il y a eu des provocateurs qui sont passés à bord d'un véhicule avec le drapeau turc en faisant le signe des Loups gris donc automatiquement, ça a provoqué les jeunes", avait raconté un peu plus tôt Berivan Firat, porte-parole de l'association Conseil démocratique kurde en France.

Les Loups gris sont un mouvement ultranationaliste turque, extrêmement hostile envers la communauté kurde. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait ordonné la dissolution de cette organisation d'extrême droite en 2020.

Un mobile raciste enquêté

Trois Kurdes ont été tués vendredi dans une fusillade à Paris. Selon les informations de BFMTV, le tireur, qui a été interpellé et placé en garde à vue, a dit aux policiers qu'il voulait s'en prendre à la communauté kurde.

Vendredi peu avant midi, devant un centre culturel kurde de la rue d'Enghien, dans le 10e arrondissement de la capitale, l'homme, qui avait déjà commis des violences avec arme par le passé, a tué avec une arme de poing deux hommes et une femme, tous trois Kurdes, et blessé trois autres hommes, dont un sérieusement, selon le dernier bilan.

Au lendemain de l'attaque, le parquet de Paris a annoncé que "le mobile raciste des faits" a été "ajouté" à l'enquête ouverte pour assassinats, tentatives d'assassinats, violences avec arme, et infractions à la législation sur les armes.

Le suspect déjà mis en examen pour violences

Le tireur présumé est mis en examen depuis décembre 2021 pour violences avec armes, avec préméditation et à caractère raciste, et dégradations pour des faits commis le 8 décembre 2021.

Il est soupçonné d'avoir blessé à l'arme blanche des migrants sur un campement à Paris et d'avoir lacéré leurs tentes. Après un an en détention provisoire, il a été remis le 12 décembre en liberté, comme l'exige la loi, et placé sous contrôle judiciaire, selon la procureure.

Il a en outre été condamné en 2017 à six mois de prison avec sursis pour détention prohibée d'armes et, en juin dernier, à douze mois d'emprisonnement pour des violences avec armes commises en 2016. Il a fait appel de cette condamnation.

Sophie Cazaux