Jacqueline Sauvage: "Plus tôt on récupérera notre mère, plus tôt on pourra se reconstruire"

Fabienne et Carole Marot, les filles de Jacqueline Sauvage. - Capture BFMTV
"Il ne nous a pas fait de promesses, il nous a dit qu'il allait réfléchir." Quelques heures après la fin de l'entretien qu'elles ont eu avec François Hollande, les filles de Jacqueline Sauvage se sont montrées satisfaites de l'écoute du président de la République pour leur demande de grâce présidentielle en faveur de leur mère, condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué son mari violent.
"Nous sommes heureuses, quelque part, d'avoir rencontré M. Hollande, qui a désiré nous rencontrer donc on n'a pu s'expliquer avec lui (...) et on a trouvé un homme sincère et à l'écoute", raconte sur BFMTV Carole Marot, l'une des filles de Jacqueline Sauvage.
Immédiatement, les trois soeurs ont appelé leur mère. Après cette rencontre, Jacqueline Sauvage garde espoir. "Elle était très émue de nous savoir là et surtout très impressionnée par le soutien qu'il y a autour de notre histoire", confie Fabienne Marot. Expliquant que sa mère était désormais "fatiguée", elle assure que la mobilisation populaire "la porte", "la soutient". "Elle n'a jamais eu d'amis proches, de confidents (...) avec qui en parler", détaille sa fille.
"Autant coupable qu'elle"
Car l'histoire de Jacqueline Sauvage, vivant dans un enfer conjugal pendant 37 ans, c'est essentiellement "de la pudeur et de la persévérance". "Notre mère, par pudeur, tous les problèmes qu’elle a connus, elle n’osait pas aller à l’extérieur pour appeler au secours", confie Fabienne Marot. "Ma mère pensait toujours qu’il (son mari, NDLR) allait s’apaiser, qu’il allait s’assagir, se calmer, qu’en vieillissant ça allait s’arrêter", poursuit Carole Marot.
"On croyait en notre père, on voulait l'amener à de meilleurs sentiments, surenchérit sa soeur. On nous a reproché notre pudeur (...) on est autant coupable qu'elle."
Pour expliquer ce fameux soir du 10 septembre 2012 où Jacqueline Sauvage a voulu mettre fin à ces violences et ces humiliations, Fabienne Marot explique que les sept derniers mois qui ont précédé le meurtre "ont été les pires moments de la vie de notre mère". Après sa nouvelle condamnation à 10 ans de prison, Jacqueline Sauvage "a le sentiment de ne pas avoir été comprise", affirme son avocate Me Tomasini. Elle reste dans l’attente d’une décision claire et définitive."
"Un bon point"
Alors que le 1er mars, ses conseils vont déposer une requête pour éviter que la totalité de sa période de sûreté qui est de 5 ans soit maintenue, et donc réclamer une libération conditionnelle anticipée, les filles de Jacqueline Sauvage espèrent voir en leur rencontre avec le chef de l'Etat "un bon point". "C'est un message fort du président de la République", confirme Me Tomasini, car la grâce "ne va pas à l’encontre d’une décision de justice, c’est au-delà de ça". "Mais c’est un homme qui en âme et conscience va décider que cette femme n’a plus sa place en prison", martèle-t-elle.
Gardant espoir, la famille de Jacqueline sauvage attend une décision de l'Elysée "dans les tout prochains jours". "On est consciente qu'il n'est pas pour les grâces présidentielles, mais c'est la première fois qu'il rencontre des personnes après une demande de grâce", indique Fabienne Marot. Avant de conclure: