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Police-Justice

Internement des fichés S: Jean-Jacques Urvoas dit non à Sarkozy

Jean-Jacques Urvoas oppose "principe de précaution" à "Etat de droit".

Jean-Jacques Urvoas oppose "principe de précaution" à "Etat de droit". - Sylvain Thomas - AFP

Le "principe de précaution" mis en avant par Nicolas Sarkozy est mis à mal par Jean-Jacques Urvoas. Le ministre de la Justice, en visite ce mardi à la prison de Fresnes, a opposé un grand non à la proposition du candidat à la primaire de la droite et du centre d'interner tous les fichés S pour "sûreté de l'Etat". "Il a deux fois tort", a attaqué le Garde des Sceaux, invité de France Inter.

"Le Conseil constitutionnel a déjà dit que juridiquement ce n’était pas possible, poursuit-il. Je ne suis pas sûr que tout le monde comprenne ce que veut dire l’Etat de droit."

Pour Jean-Jacques Urvoas, interner des personnes faisant l'objet d'une fiche S, c'est-à-dire qui peuvent représenter une menace pour la sécurité de l'Etat ne reposerait sur aucun principe. "Enfermer par peur de l'un, pour le plaisir de l'autre, c'est de l'arbitraire", dénonce le ministre de la Justice.

La semaine dernière, Nicolas Sarkozy proposait de regrouper les fichés S, "qui présentent des critères de dangerosité pour leurs fréquentations, la consultation régulière de sites djihadistes, leur radicalité" dans des centres. "À quoi sert-il de faire des fichiers S si ces fichiers S qui portent atteinte à la sûreté de l'État, on n'en fait rien, on ne les examine pas, on ne les interroge pas, on les met pas en rétention?", expliquait le candidat à la primaire de la droite et du centre.

J.C.