INFO BFMTV. Assassinat de Samuel Paty: les avocats des deux amis du tueur vont faire appel du verdict

Un croquis d'audience pendant le procès Samuel Paty à Paris, le 4 novembre 2024. - Benoit PEYRUCQ / AFP
Après la condamnation vendredi soir de leur client à 16 ans de réclusion criminelle pour complicité d'assassinat terroriste, les avocats de Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, les deux amis de l'assassin de Samuel Paty, vont faire appel du verdict de la cour d'assises spéciale de Paris, a appris BFMTV ce samedi 21 décembre.
Condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste, le prédicateur Abdelhakim Sefrioui a fait savoir à l'issue du verdict qu'il avait également l'intention de faire appel, mais ses avocats n'ont pas encore annoncé officiellement cette décision.
Vendredi soir, le verdict a été accueilli par de vives protestations de la part des proches des accusés. Dans le cas de Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, la cour d'assises spéciales de Paris a notamment décidé d'aller au-delà des réquisitions du parquet national antiterroriste (PNAT) en choisissant de ne pas requalifier l'infraction de "complicité d'assassinat terroriste" en "association de malfaiteurs terroriste".
"La condamnation de Naïm Boudaoud pour complicité de l'assassinat de Samuel Paty est incompréhensible et confirme ce que nous n'osions envisager: face à ce crime odieux, la justice s'est désintéressée de la vérité et du droit", estime Me Hiba Rizkallah, l'avocate de Naïm Boudaoud. "Nous allons faire appel de la décision et nous maintenons notre confiance dans l’institution judiciaire et dans sa capacité à le juger sereinement et équitablement en appel."
Ils "avaient conscience de la radicalité" d'Anzorov
Dans ses réquisitions, le PNAT avait réclamé une peine de 14 années de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté des deux tiers contre Naïm Boudaoud et une peine de 16 ans de prison également assortie d'une période de sûreté des deux tiers contre Azim Epsirkhanov.
Dans son verdict, la cour n'a cependant pas retenu la période de sûreté des deux tiers à l'encontre des deux jeunes hommes, respectivement âgés de 22 et 23 ans.
Azim Epsirkhanov était accusé d'avoir aidé Abdoullakh Anzorov, un islamiste radical tchétchène de 18 ans, à se procurer des armes, tandis que Naïm Boudaoud se voyait reprocher de l'avoir conduit aux abords du collège du Bois-d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 16 octobre 2020. Tous deux ont cependant affirmé à l'audience avoir tout ignoré des intentions meurtrières de leur ami et n'ont eu de cesse de proclamer leur innocence.
Les deux jeunes gens "avaient conscience de la radicalité" d'Anzorov et qu'il "avait la volonté de s'attaquer à l'intégrité physique d'un tiers", a estimé la cour. Toutefois, a souligné le président Franck Zientara, "il n'est pas démontré que (les deux jeunes gens) étaient avisés de l'intention d'Anzorov de donner la mort à Samuel Paty".