Géolocalisation, messageries chiffrées... Les forces de l'ordre surprises par l'organisation des émeutiers

Plus méthodiques et plus structurés que d'habitude. Voilà comment certaines sources policières qualifient les émeutiers présents dans les rues de l'Hexagone depuis trois jours pour réagir à la mort de Nahel, tué après un refus d'obtempérer, dont les circonstances font largement réagir.
"Communication directe"
Si certaines violences se déclenchent "de façon spontanée et sporadique", d'autres sont "plus organisées", souligne David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale.
"On a parfois des traquenards, des barricades qui sont parfaitement construites, des points de fixation avec beaucoup d'armes par destination", témoigne-t-il.
Preuve d'une "communication directe", ces groupes vont "aussi vite se dissoudre qu'ils se reconstituent", selon lui.
Le rôle des réseaux sociaux
Une partie communique sur des messageries chiffrées comme WhatsApp et Telegram. La fonction géolocalisation de certains réseaux sociaux aide également les émeutiers à se regrouper. L'application Snapchat est par exemple équipée d'une carte où il est possible de voir les zones où de nombreuses "stories" sont postées.
Par ailleurs, les émeutiers semblent très équipés en matériel. Selon une source policière, il pourrait s'agir de stocks de mortiers d'artifice et de cocktails Molotov, destinés à la base à la nuit du 13 juillet, veille de la fête nationale.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces de l'ordre ont procédé à au moins 667 interpellations dans le pays. Gérald Darmanin affirme que les violences actuelles semblent plus importantes que celles observées durant les émeutes de 2005, après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré.