Fillette retrouvée morte dans les Vosges: ce que l'on sait du suspect de 15 ans en garde à vue

Au lendemain du placement en garde à vue d'un jeune homme de 15 ans dans le cadre de l'enquête sur la découverte mardi du corps d'une petite fille de cinq ans dans un sac dans un appartement à Rambervillers (Vosges), le profil du suspect commence à se dessiner.
• L'adolescent a lui-même contacté la gendarmerie
Alors que la mère de la fillette venait de signaler la disparition de Rose à la gendarmerie, l'adolescent a été interrogé dans la rue par des agents à sa recherche. Dans un discours incohérent, il a dit avoir aperçu l'enfant.
Une heure plus tard, il a finalement appelé la gendarmerie et a indiqué avoir retrouvé le corps de la fillette dans un sac devant chez lui. En se rendant à l'adresse indiquée, les gendarmes ont trouvé, non pas devant chez lui, mais dans un appartement, un sac dans lequel se trouvait bien le corps de la petite fille. Il s'agit de l'appartement de la mère du suspect situé à 300 mètres du domicile des parents de la fillette.
Selon une voisine de l'adolescent, celui-ci avait sonné à sa porte en début d'après-midi pour demander "où on pouvait mettre les sacs poubelle dans les conteneurs, mais il le sait parce que ça fait un mois qu'il est là".
• Déjà connu pour des faits d'agression sexuelle et viol sur mineur
L'adolescent a immédiatement été interpellé et placé en garde à vue après la découverte du corps. Si son casier judicaire est vierge, il avait déjà été mis en examen pour séquestration, viol, et agression sexuelle commis sur mineur de 15 ans en février 2022, a appris BFMTV de source proche de l'enquête, une information confirmée par le parquet.
Sur décision judiciaire il avait été placé au début de l'année 2022 dans un centre éducatif fermé pour une durée d'un an, soit la période maximale, le temps que l'enquête se poursuive.
A l'issue de ce délai, il en était sorti le 1er février dernier. L'enquête n'étant toujours pas terminée, il avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire, avec une obligation de soins, selon nos informations.
• Une expertise psychiatrique révèle une déficience mentale légère
Dans le cadre de cette précédente instruction judiciaire, le juge d'instruction avait ordonné une expertise psychiatrique de l'adolescent.
Selon nos informations, elle avait révélé une déficience mentale légère, un fonctionnement auto-centré, et une immaturité psycho-affective de l'adolescent. Le parquet indique de son côté qu'elle concluait à "l'absence de troubles mentaux".
• Il accostait des petites filles depuis plusieurs jours
Sorti du centre éducatif fermé il y a presque trois mois, ce jeune homme originaire de Rambervillers et déscolarisé, selon le maire, avait été vu errant dans les rues de la ville quelques jours avant que ne se produise le drame.
Des témoins et agents municipaux relatent qu'il avait déjà accosté des petites filles, en leur disant notamment qu'il possédait un chat et qu'il pouvait le leur montrer.
"Il avait accosté une de mes nièces, une de mes cousines, des amies que je connais... Et que des petites filles", a confié l'une de ses voisines au micro de BFMTV.
Un témoignage confirmé par le maire de la commune, qui a décrit un jeune homme au comportement troublant.
"Il avait tendance à s'approcher de jeunes enfants, pour avoir des gestes déplacés à caractère sexuel", a expliqué Jean-Pierre Michel au micro de BFMTV.
Plusieurs personnes affirment ainsi l'avoir déjà vu parler seul ou à son vélo. "Ce jeune homme avait été placé. Il n'y a que quelques semaines qu'il était réapparu sur le territoire de Rambervillers, ce qui inquiétait un petit peu la police municipale, qui était attentive", a abondé le maire.
• L'un de ses proches reconnaît des "troubles"
Un membre de la famille de l'adolescent, qui a témoigné de manière anonyme auprès de BFMTV, a expliqué que ses proches ne comprennent pas ce qui a pu se passer.
"Quand moi je le vois, il est normal. Je ne comprends pas du tout pourquoi il a fait ça", a-t-il dit.
Il a néamoins reconnu des difficultés d'ordre psychologique voire psychiatrique. "ll a des troubles, il parle à son vélo, il voit un psychologue. Quand il sort tout seul, il fait des conneries", a-t-il aussi rapporté.
Ce membre de la famille du suspect a aussi décrit un jeune homme qui est "beaucoup sur son téléphone".
"Ca le rend fou. Il a peut-être reproduit des choses bizarres qu'il a vues sur Tiktok", a-t-il avancé.
• Une nouvelle expertise psychiatrique aura lieu à l'issue de la garde à vue
La garde a vue du jeune homme peut durer jusqu'à jeudi après-midi. Les enquêteurs sont en train d'interroger le suspect, mais aussi son entourage, celui de la victime, et des témoins.
L'adolescent a été vu par un médecin pour savoir si son état de santé était compatible avec sa garde à vue. Après cette dernière, une expertise psychiatrique plus approfondie aura lieu.
Une autopsie de la victime doit avoir lieu pour déterminer les causes de la mort.