Face au trafic de tabac sur Internet, les buralistes réclament des moyens supplémentaires

Il est possible de se procurer du tabac moins cher en quelques clics sur des pages web classiques ou sur les réseaux sociaux, où les annonces fleurissent. Un commerce parallèle, illégal, qui représenterait un manque à gagner de quelque 18 milliards d'euros pour les buralistes, déjà confrontés à la baisse des ventes du tabac.
"C'est un danger pour la programmation de santé publique, c'est un danger pour le réseau de proximité que représentent les buralistes et c'est aussi un danger pour l'économie de ce pays puisque ce sont des produits importés de façon illicite en France", dénonce sur notre antenne Philippe Coy, président national de la Confédération des buralistes.
Un processus rodé
Le processus est rodé: un individu se rend à l'étranger et achète du tabac. Il le revend ensuite moins cher sur Internet puis réalise une transaction physique ou envoie un colis à l'acheteur.
"Nous faisons relais-colis dans nos établissements et par moments on a des colis qui arrivent, on se demande si ce n'est pas du tabac et malheureusement des fois on en a la preuve sur un colis abîmé", explique Philippe Laveau, président des buralistes de la Somme.
Un phénomène qui reste limité
En 2017, 88 millions de paquets ont été vendus illégalement sur Internet. Néanmoins, ce trafic reste quand même limité:
"Le phénomène existe mais il est contenu. On a pour l'instant affaire à un phénomène de fourmi et pas une délinquance très organisée", analyse Philippe Marnat, directeur des douanes de Picardie.
Pour tenter d'enrayer cette délinquance, les douanes françaises infiltrent les trafics et verbalisent les revendeurs. Ces derniers encourent une amende allant de 2500 à 5000 euros.