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La dernière usine française de tabac s'apprête à fermer

L'usine, qui a employé jusqu'à 250 personnes, ne compte aujourd'hui plus que  33 salariés.

L'usine, qui a employé jusqu'à 250 personnes, ne compte aujourd'hui plus que 33 salariés. - Pierre Andrieu - AFP

Sur le déclin depuis plusieurs années, France Tabac va fermer ses portes en octobre. Une partie de la production française de tabac qui alimentait l'usine sera traitée à l'étranger, notamment en Croatie.

Le dernier site de transformation de tabac en France, situé à Sarlat en Dordogne, va fermer ses portes d'ici deux mois. France Tabac, qui emploie encore 33 salariés, a prévu de cesser toute activité fin octobre. Pour son directeur généra, Eric Tabanou, cette usine était "en sursis depuis presque dix ans". Implantée depuis 1985 dans le fief français de la production de tabac Burley, l'usine sèche et transforme des feuilles de tabac à destination du marché de la chicha et des cigarettes haut de gamme. 

"C'est une page de notre histoire agricole qui se tourne", a déploré le maire de Sarlat, Jean-Jacques de Peretti, interrogé par la radio France bleu Périgord, évoquant une filière "complètement en déshérence". 

L'usine, qui a employé jusqu'à 250 personnes, était sur le déclin depuis plusieurs années et a déjà connu trois plans sociaux en dix ans (2011, 2014 et 2016). En cause: la concurrence mondiale, l'arrêt de subventions européennes et la baisse de la production qui frappent l'ensemble de la filière depuis plusieurs années.

Les salariés licenciés

"Avec ces problèmes de compétitivité, la situation était devenue inextricable", constate François Vedel, porte-parole de la fédération nationale des producteurs de tabac. Selon lui, le site espérait une "bouffée d'oxygène" grâce à la signature l'an dernier d'un accord avec le groupe allemand Alliance One International pour transformer du tabac venu de l'étranger, accord qui n'a pas été reconduit, scellant ainsi le sort de l'usine et de ses salariés qui seront licenciés.

"C'est la chronique d'une mort annoncée", souligne Laurence Thomas, déléguée FO, sur France bleu, inquiète pour la reconversion de salariés aux "compétences très spécifiques à l'usine". Selon Eric Tabanou, une partie de la production française qui alimentait l'usine sera transformée à l'étranger, notamment en Croatie.

"C'est un nouveau coup dur pour la filière du tabac", estime Laurent Testut, président de la coopérative Périgord Tabac qui regroupe quelque 180 producteurs sur 250 hectares de plantations. Et d'ajouter: "On paie cash les politiques de santé publique". Pour mémoire, la dernière fabrique de cigarettes en France, la Seita, qui était située à Riom (Puy-de-Dôme), a disparu en 2017.

C.C. avec AFP