Émeutes après la mort de Nahel: Bernard Cazeneuve accuse La France insoumise "d'attiser les braises"

Invité sur BFMTV, l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a dénoncé ce lundi l'attitude de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise depuis la mort de Nahel, tué par le tir d'un policier à Nanterre la semaine dernière.
"Le problème de Jean-Luc Mélenchon et ses amis, (...) c'est qu'ils organisent la confrontation de tous contre tous et attisent les braises", a jugé celui qui est aujourd'hui à la tête du mouvement de gauche anti-Nupes "La Convention".
"Ils l'ont fait constamment depuis que ces événements tragiques de Nanterre se sont produits en expliquant que j'étais à l'origine personnellement d'une loi qu'ils ont appelé "permis de tuer", a pointé Bernard Cazeneuve en dénonçant un "mensonge" et une "manipulation".
LFI "en sortie de route"
Pour l'ancien ministre de l'Intérieur de François Hollande, les dirigeants de LFI "sont depuis longtemps en sortie de route" et "Jean-Luc Mélenchon est quelqu'un qui a pris l'autoroute en sens inverse".
Le député LFI et proche de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, n'a pas tardé à réagir à ses propos. "Le problème de Bernard Cazeneuve, c’est qu’il a créé une loi pour donner aux policiers un permis de tuer", a-t-il tweeté.
"Bernard Cazeneuve, auteur de la loi "permis de tuer" et ministre de l'Intérieur lors de la mort de Rémi Fraisse pourrait avoir la décence de se taire au lieu de continuer à mentir et m'insulter", a renchéri Jean-Luc Mélenchon sur Twitter, en pointant lui aussi du doigt cette loi de février 2017 relative aux conditions d'ouverture du feu par les policiers.
Dans le viseur des Insoumis, ce texte avait ajouté au code de la sécurité intérieure (CSI) un article qui dispose que les policiers peuvent tirer en cas de refus d'obtempérer, s'ils ne peuvent stopper la voiture autrement que par l'usage d'arme et si le conducteur "est susceptible de perpétrer (...) des atteintes à leur vie ou leur intégrité physique et celle d'autrui".
"Pas un permis de tuer"
"Cette loi n'est en aucun cas un permis de tuer", s'est défendu sur BFMTV Bernard Cazeneuve, qui était Premier ministre au moment de son adoption.
Replaçant la mesure dans un contexte d'attentats, notamment celui perpétré avec un camion-bélier à Nice en 2016, Bernard Cazeneuve a expliqué avoir voulu "inscrire dans la loi" des principes "déjà présents dans la jurisprudence". "C'est en vertu de ce texte législatif que le policier a été mis en examen", a-t-il martelé.