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Police-Justice

Disparition de Maëlys: toujours aucune trace de l'enfant alors que le suspect nie l'avoir enlevée

Des opérations de recherche dans les Gorges de Chailles le 6 septembre 2017 à Saint-Béron

Des opérations de recherche dans les Gorges de Chailles le 6 septembre 2017 à Saint-Béron - Jeff Pachoud-AFP

Quinze jours après sa disparition lors d'un mariage en Isère, toujours aucune trace de Maëlys. Le suspect mis en examen nie avoir été "acteur ou complice". Mais plusieurs éléments sont troublants.

Deux semaines après la disparition mystérieuse de Maëlys lors d'un mariage en Isère, la défense de l'ex-militaire âgé de 34 ans suspecté de l'avoir enlevée ne convainc pas les enquêteurs. Mais la fillette âgée de 9 ans demeure introuvable.

Si le suspect, mis en examen pour "enlèvement, séquestration ou détention arbitraire de mineur de 15 ans", reconnaît avoir été en contact avec l'enfant après son arrivée tardive à la noce fêtée le 26 août à Pont-de-Beauvoisin, une petite ville de 3500 habitants, cet homme de 34 ans nie avoir été "acteur ou complice" de sa disparition.

Une trace ADN de la fillette

L'étau s'est resserré depuis la découverte dans sa voiture d'une trace d'ADN appartenant à Maëlys, mêlé au sien, qui a conduit à le mettre en examen et à l'incarcérer dimanche dernier. Cet élément est venu s'ajouter à plusieurs éléments qui avaient conduit à l'interpeller. Mais pour chacun d'eux, le suspect a une explication, relayée par son avocat. Une défense qui n'a fait que renforcer les soupçons des gendarmes.

D'après l'ancien maître-chien engagé dans l'armée, la fillette serait montée lors de la soirée sur la banquette arrière de son Audi A3, en compagnie d'un petit garçon blond, tandis qu'il fumait une cigarette. Les deux enfants auraient voulu voir si ses chiens, dont il leur aurait parlé auparavant, étaient dans le coffre, avant de ressortir et de retourner dans la salle des fêtes.

Un aller-retour la nuit de la disparition

De quoi justifier la trace ADN? Les investigations, depuis, n'ont pas permis de confirmer cette version parmi les enfants présents au mariage pouvant correspondre au petit garçon.

"Mon client a déclaré qu'il y avait un enfant avec la petite fille quand ils sont montés dans sa voiture. Je crois avoir vu qu'il y avait au mariage un petit enfant blond. Quand on dit qu'il n'existe pas, moi, je ne suis pas convaincu", a déclaré à l'AFP Bernard Méraud, avocat du suspect. "Il a eu l'occasion d'être en contact avec Maëlys mais comme des dizaines de personnes. On peut aussi être dans un cas de transfert d'ADN."

Les gendarmes s'interrogent aussi sur l'aller-retour d'une heure effectué par le suspect, la nuit de la disparition, jusqu'au domicile de ses parents, où il vit, pour changer son short tâché de vin rouge. Tellement qu'il l'aurait jeté à la poubelle, selon ses dires.

Le coffre nettoyé avec minutie

Lors d'une journée de perquisition dans cette maison de Domessin en Savoie, voisine de Pont-de-Beauvoisin, les enquêteurs n'ont pas retrouvé le vêtement. Ils ont cependant effectué de nombreux prélèvements en cours d'analyse. Les résultats s'annoncent déterminants pour la suite de l'affaire.

Les expertises portent notamment sur le matériel utilisé par le mis en cause pour nettoyer sa voiture, de près, dans les heures qui ont suivi la disparition, au motif qu'elle devait être vendue à un acquéreur, depuis identifié. Le suspect a nettoyé son coffre avec un produit particulièrement puissant. Face à cet autre fait troublant, les investigations s'intéressent à l'emploi du temps du suspect durant les jours qui ont précédé son arrestation, le 31 août.

Des griffures au bras et au genou

D'autres zones d'ombre viennent fragiliser sa position. Comme ses griffures sur un bras et un genou, survenues selon ses dires en taillant des framboisiers quelques jours avant le mariage, alors qu'il n'aurait pas l'habitude de jardiner. Ces griffures ne peuvent en tout cas avoir été "causées par un ongle", soutient l'avocat.

Reste qu'en l'absence de corps et de scène de crime, les affaires de disparition sont "les plus complexes à traiter", comme l'a souligné un haut responsable policier. Depuis deux semaines, la région a été passée au peigne fin et les recherches n'ont pas cessé.

L'inspection du Lac d'Aiguebelette, proche du domicile familial et où une seule zone -celle où la famille possède un bateau- a été sondée, doit s'approfondir ce dimanche, et les fouilles des gorges de Chailles se poursuivre lundi.

C.H.A. avec AFP