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Police-Justice

Disparition de Fiona: un "accident domestique"?

Mercredi 25, les enquêteurs ont procédé à une perquisition au domicile de la mère et du beau-père de Fiona.

Mercredi 25, les enquêteurs ont procédé à une perquisition au domicile de la mère et du beau-père de Fiona. - -

Mercredi soir, la mère de la petite Fiona est passée aux aveux: sa fille est morte sous les coups portés par son compagnon.

Cette fois, la mère de Fiona a craqué. Après quatre mois de mensonges, Cécile Bourgeon, 25 ans, a tout avoué: sa fille Fiona n’a pas disparu mystérieusement le 12 mai dernier dans le parc Montjuzet de Clermont-Ferrand comme elle le soutenait. Enceinte à l'époque, elle prétendait s’être assoupie. Fiona serait en réalité morte sous les coups portés par son compagnon.

Jeudi matin, Berkane Maklouf, le compagnon, a avoué avoir porté les coups. Il parle d'un "accident domestique". Retour sur ces derniers jours d'enquête.

> La version de la mère vole en éclats

Cécile Bourgeon, 25 ans, avait suscité la compassion de la France entière en exprimant son désarroi et son désespoir dans les médias, reprochant aux enquêteurs de ne pas aller assez vite pour retrouver sa fille.

Mais sa version des faits, soutenue également par son compagnon Berkane Maklouf, n'a pas résisté à des semaines d'investigations policières minutieuses et a volé en éclats mercredi. C’est particulièrement le récit trouble des deux jours précédant la disparition de Fiona qui a alerté les enquêteurs.

Un déjeuner au fast-food le samedi 11 mai? Les analyses de carte bleue montrent qu’il y en a bien eu un, mais trois jours plus tôt, rapporte La Montagne. Quant à Fiona, dont sa mère disait qu’elle avait disparu le dimanche 12 mai dernier, a en fait été vue pour la dernière fois le vendredi 10 mai dernier, selon le quotidien. 

Le couple n’a pas cessé de brouiller les pistes, expliquant leur confusion par leurs insomnies et les tranquillisants que tous deux prenaient depuis la disparition de Fiona.

> Ce qu'il s'est réellement passé

Ces derniers jours, grâce notamment à des écoutes téléphoniques, l’enquête s’est accélérée. Les enquêteurs ont réussi à reconstituer l’emploi du temps du couple: la veille ou l’avant-veille de la disparition de la petite fille, au moins cinq personnes ont fait la fête et étaient très alcoolisées chez eux. C’est lors de cette soirée que le compagnon de Cécile Bourgeon, Berkane Maklouf, aurait porté des coups mortels sur la petite Fiona. Ils seraient ensuite partis l’enterrer dans une forêt proche de Clermont-Ferrand.

Selon nos informations, c’est lui qui aurait creusé le trou. Ils auraient ensuite déshabillé la fillette avant de l’enterrer nue. Selon nos informations, le lieu où le corps a été enterré a été clairement identifié. Mais pour commencer les recherches, les enquêteurs attendent l'arrivée du couple à Clermont-Ferrand jeudi midi.

Enfin, c'est une découverte glaçante qu'ont faite les enquêteurs sur l'ordinateur du couple. Tous deux ont effectué des recherches sur Internet sur des affaires de disparition d'enfants, avant même de signaler celle de Fiona.

> Berkane Maklouf, "un toxicomane notoire"

Le compagnon de Cécile Bourgeon est décrit par les jeunes du quartier comme un "toxicomane notoire". "Dès qu'il est arrivé, il cherchait de l'héroïne et demandait où on pouvait en trouver", a dit l'un d'eux.

Au matin du 14 mai, deux jours après la disparition de Fiona, il était descendu interpeller les journalistes au pied de son domicile, rapporte La Montagne. Enervé, le jeune homme implorait les médias: "Laissez-nous nous reconstruire un petit peu quand même! Laissez-nous nous remettre d'aplomb! On a fait 48 heures d'audition. (...) On est en train de péter un plomb. Nous-mêmes on veut retrouver notre gamine, on ne sait pas où est notre pépette! Vous croyez quoi?!" 

"Vous voulez vraiment nous aider?", avait-il poursuivi. "Allez faire du porte à porte. Toquez à Montjuzet, toquez chez des gens, placardez des affiches. Voilà les choses que vous pouvez nous faire."

Berkane Maklouf et Cécile Bourgeon ont été placés en garde à vue mardi. Toujours à Perpignan, ils seront transférés jeudi matin à Clermont-Ferrand, où ils seront présentés au juge.

A. K.