"Ces états d'âme ne m'atteignent absolument pas": une victime de Joël Le Scouarnec témoigne

"C'est difficile ce qu'on entend et ce qu'on vit". Amélie Lévêque fait partie des 299 victimes de l'ancien chirurgien Joël Le Scouarnec. L'homme est jugé depuis lundi par la cour criminelle du Morbihan pour des viols et agressions sexuelles sur des centaines de jeunes victimes. La présumée victime affirme que le médecin l'a violé à l'âge de neuf ans.
Selon Amélie Lévêque qui a témoigné sur le plateau de BFMTV ce mardi 25 février, les faits se seraient déroulés pendant le réveil d'une anesthésie post-opération de l'appendicite. Présente à la salle d'audience, elle a pu assister à la confrontation entre le médecin et son fils, qui avait assuré vouloir "séparer l'homme qui est jugé du père".
"C'est un fils qui parle de son père, il a beaucoup de peine et il fait de la peine. Après, il n'a pas beaucoup de compassion pour les victimes", a réagi la présumée victime.
"C'est un vieil homme qui a l'air très fragile dans son box"
"Séparé l'homme du père, moi, je déteste ça", a poursuivi Amélie Lévêque. Le procès a repris mardi pour une deuxième journée. Plusieurs personnes ont été sondées sur la personnalité de l'ancien chirurgien, avec notamment le témoignage attendu de son ex-épouse qui affirme ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur la pédocriminalité de son mari. Ses trois enfants ont également été entendus.
Présente lors du premier jour du procès, Amélie Lévêque a également partagé son sentiment en observant son agresseur lors de l'audience: "il m'a fait de la peine. C'est un vieil homme qui a l'air très fragile dans son box".
La victime présumée aurait été violée il y a maintenant 34 ans. Avec le temps, la femme dit avoir fait "une vraie dissociation" entre l'homme qui l'a agressé et l'homme présent devant elle aujourd'hui.
"Ces états d'âme ne m'atteignent absolument pas"
Lundi, Joël Le Scouarnec a reconnu avoir "commis des actes odieux". Une tentative d'aveux qui n'a pas atteint Amélie Lévêque: "ces états d'âme ne m'atteignent absolument pas", assurant toutefois qu"'il a le mérite d'avoir pris la parole et c'est bien".
Au cours de ce procès, Amélie Lévêque attend surtout d'être reconnue en tant que victime. "J'attends des explications de la part des personnes extérieures qui n'ont rien dit", a-t-elle conclu.
Au total, Joël Le Scouarnec, qui se revendique "pédophile" depuis des décennies, sera jugé pour 111 viols et 189 agressions sexuelles, aggravés par le fait qu'il abusait de sa fonction de médecin. Il encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion.