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Procès Le Scouarnec: l'ex-chirurgien reconnaît "des actes odieux" et "assume la responsabilité"

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Dans une première déclaration à son procès qui s'est ouvert ce lundi devant la cour criminelle du Morbihan, Joël Le scouarnec dit "assumer la responsabilité de ses (mes) actes".

Il fait face seul dans le box des accusés. Joël Le Scouarnec, jugé depuis ce lundi par la cour criminelle du Morbihan pour 300 faits de viols et d'agressions sexuelles, a écouté attentivement les premiers débats qui se sont tenus, et notamment la longue liste des 299 victimes égrainée par la présidente de la cour.

"Si je comparais devant vous, c'est qu'effectivement un jour j'ai, alors que pour la plupart n'étaient encore que des enfants, j'ai commis des actes odieux", a déclaré l'ex-chirurgien de 74 ans dans sa première prise de parole lors de ce procès.

"Blessures ineffaçables"

Depuis 13 heures, la cour criminelle du Morbihan, qui siège à Vannes, examine les faits reprochés au chirurgien, à savoir 300 faits de viols et d'agressions sexuelles commises sur des patients, quasi tous mineurs au moment des faits, pendant 30 ans.

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Joël Le Scouarnec face à 299 victimes: le procès hors norme du chirurgien pédocriminel
18:30

La présidente a notamment décrit toutes les photos et vidéos retrouvées au domicile de Joël Le Scouarnec et les écrits numériques retrouvés sur ses disques durs: actes de pédophilie, de zoophilie, et les fameux journaux intimes détaillant les viols et agressions sexuelles sur ses patients, en bloc, dans leur chambre, dans son bureau, dont il est aujourd'hui accusé.

"Si je comprends et je compatis à la souffrance qu'a pu provoquer chez chacune de ces personnes la très grande violence de mes écrits je me suis efforcé tout au long de mes interrogatoires à reconnaître ce qui était des faits de viols et d'agressions sexuelles, mais aussi de préciser ce qui a mes yeux n'en n'étaient pas", estime Joël Le Scouarnec face à la cour.

Lors de l'instruction, l'ancien chirurgien viscéral a en effet reconnu certains faits, même s'il disait ne pas se souvenir d'avoir fait autant de victimes. "Je suis parfaitement conscient aujourd'hui que ces blessures sont ineffaçables, irréparables: je ne peux pas revenir en arrière. Et je me dois, non pas à moi. Je leur dois, à toutes ces personnes, à leurs proches d'assumer la responsabilité de mes actes et les conséquences qu'elles ont pu avoir et qu'elles auront tout au long de leur vie." Suivant avec attention chaque prise de parole, Joël Le Scouarnec fixe chaque orateur, bouche pincée et visage fermé.

"Nous avons un accusé qui souhaite totalement se rendre disponible à l'égard de la cour et de l'ensemble des parties", fait-il valoir alors qu'il aurait pu "être mutique ou désinvolte", a tenu à relever l'un des deux avocats de Joël le Scouarnec, Me Maxime Tessier.

Un procès pour les victimes

La première partie de l'après-midi a été consacrée à l'examen des constitutions de parties civiles des victimes. À partir du milieu de semaine prochaine et jusqu'à la mi-mai, les victimes qui souhaitent être entendues pourront témoigner devant la cour criminelle. "Ce procès est avant tout destiné aux victimes", a estimé l'avocat général, Stéphane Kellenberger, s'excusant de l'emploi de "ce terme collectif".

"Par la force des choses, par l'horreur du nombre, nous sommes amenés à utiliser des mots de regroupement qui traduisent la réalité brute de ce dossier: un accusé, 299 victimes directes et identifiées", a souligné le représentant de l'accusation.
https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV