Pédocriminalité: Le Scouarnec "se reconnaît responsable d'une très grande majorité des faits"

L'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec, accusé de violences sexuelles sur près de 300 jeunes patients dans une douzaine d'hôpitaux, "se reconnaît responsable d'une très grande majorité des faits", a déclaré son avocat à l'ouverture de son procès à Vannes ce lundi 24 février.
"L'accusé se reconnaît responsable d'une très grande majorité des faits", a dit Me Tessier à l'issue des constitutions des parties civiles, dont celles contestées du Conseil national de l'Ordre des médecins et du Conseil départemental de l'Ordre des médecins du Morbihan. "En aucun cas, Monsieur Le Scouarnec ne cherche à se défausser de ses responsabilités derrière des ordres", a-t-il ajouté.
La présidente de la cour criminelle du Morbihan, Aude Burési, a déclaré l'audience ouverte vers 13 heures avant que le septuagénaire, vêtu d'une veste noire, prenne place dans le box et décline son identité d'une voix légèrement éraillée, pour son procès prévu pour durer près de quatre mois.
L'ex-chirurgien déjà condamné
Déjà condamné en 2020 à Saintes (Charente-Maritime) à 15 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces, l'ancien médecin est désormais jugé pour des actes perpétrés entre 1989 et 2014 dans des hôpitaux de l'ouest de la France.
Les enquêteurs ont retrouvé la trace de ses victimes - des patients âgés en moyenne de 11 ans au moment des faits - en décortiquant ses journaux intimes, découverts lors d'une perquisition à son domicile en 2017, après que sa voisine de six ans l'a dénoncé auprès de ses parents pour viol. Ses écrits, très détaillés, indiquaient le nom, l'âge et l'adresse de ses victimes ainsi que les violences infligées, souvent sous couvert de geste médical. Nombre de victimes ont été confrontées à une amnésie traumatique, effaçant partiellement ou entièrement le souvenir du médecin.
Au total, Joël Le Scouarnec, qui se revendique "pédophile" depuis des décennies, sera jugé pour 111 viols et 189 agressions sexuelles, aggravés par le fait qu'il abusait de sa fonction de médecin. Il encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion.
La cour suivra jusqu'à mi-mai l'ordre chronologique des violences sexuelles reprochées à Joël Le Scouarnec, selon le calendrier transmis à la presse. Une quarantaine de parties civiles ont déjà fait valoir leur droit au huis clos, et d'autres peuvent encore le faire tout au long de l'audience.