BFMTV
Police-Justice

Catastrophe de Brétigny: un cadre de SNCF Réseau mis en examen

Sept personnes sont mortes dans le déraillement du Paris-Limoges à Brétigny en juillet 2013.

Sept personnes sont mortes dans le déraillement du Paris-Limoges à Brétigny en juillet 2013. - AFP

Un cadre de SNCF Réseau a été mis en examen pour "homicide" et "blessures involontaires" dans le cadre de l'enquête sur l'accident de Brétigny dans lequel sept personnes étaient mortes.

Cinq ans et demi après la catastrophe de Brétigny, les juges en charge de l'instruction ont mis en examen mercredi un cadre de SNCF Réseau, a-t-on appris de sources concordantes, confirmant une information du Paris. Jusqu'alors placé sous le statut de témoin assisté, ce cadre est poursuivi pour "homicides" et "blessures involontaires". 

Cette nouvelle mise en examen est la première d'une personne physique. Jusqu'alors, seules la SNCF et RFF (désormais nommé SNCF Réseau) étaient poursuivies dans cette enquête. Le cadre visé par des poursuites occupait la fonction de dirigeant de proximité, c'est-à-dire qu'il était en charge, localement, des équipes de maintenance, lorsque le train Paris-Limoges a déraillé en gare de Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne.

"Il est sain qu'il n'y ait pas seulement des personnes morales qui soient renvoyées, assure Me Gérard Chemla, l'avocat de l'Association des victimes de Brétigny. Ce cadre n'est toutefois pas le seul à avoir commis des fautes qui ont provoqué la catastrophe."

Des expertises contradictoires

Le 12 juillet 2013, sept personnes avaient perdu la vie, et des dizaines d'autres avaient été blessées, dans le déraillement d'un train en gare de Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne. Depuis cinq ans, toutes les expertises judiciaires ordonnées par la justice avaient mis en cause un mauvais entretien d'un morceau, qui s'est désagrégé au fil du temps. Une éclisse, sorte de grosse agrafe sur un aiguillage, qui avait pivoté, provoquant le déraillement du train. Des boulons s'étaient cassés ou dévissés bien avant l'accident, avaient estimé les premières experts.

En septembre dernier, une nouvelle expertise réclamée par la SNCF avait toutefois conclu que la catastrophe était "imprévisible". "Sous l'effet conjugué de la fatigue" du matériau et "de défauts" du métal, la fissure a évolué de façon "rarissime" et "extrêmement rapide", faisant sortir des boulons de leur logement et permettant à l'éclisse de pivoter au passage du train, estime le laboratoire en charge de ces nouvelles expertises. Ce processus de "désagrégation" a eu lieu, selon lui, "pratiquement dans les instants qui ont précédé le déraillement".

Justine Chevalier