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Société

Accident de Brétigny: une nouvelle expertise confirme la thèse d'un problème de maintenance des rails

Un homme dépose une rose blanche à la  gare de Bretigny-sur-Orge, photo du 12 juillet 2014

Un homme dépose une rose blanche à la gare de Bretigny-sur-Orge, photo du 12 juillet 2014 - PIERRE ANDRIEU, AFP/Archives

La SNCF et les représentants des victimes s'opposent sur la question de la cause de l'accident, la société en charge du réseau faisant valoir un défaut propre à l'acier composant les rails de l'aiguillage ayant causé le drame.

La catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, qui a fait sept morts et des dizaines de blessés en 2013, a été causée par la "vétusté" des rails, et non pas par un défaut imprévisible de l'acier, selon une nouvelle expertise métallurgique. En 2016, la SNCF avait obtenu une expertise complémentaire afin de rechercher un éventuel "défaut de l'acier" d'une pièce d'aiguillage, pouvant expliquer le déraillement du train Paris-Limoges du 12 juillet 2013.

Dans un extrait de l'expertise, transmis aux parties et consulté par l'Agence France Presse et confirmant une information du journal Le Parisien, l'expert explique que le cœur d'aiguillage examiné présente des "microporosités ou porosités, formées lors de la solidification de la pièce" et pouvant "être de nature à favoriser" la propagation "des fissures voire leur formation".

Il écrit également que les fissures "proviennent d'un ensemble de désordres" sur l'aiguillage "qui témoignent d'une certaine vetusté", ajoutant que "c'est cet ensemble de désordres qui, associé aux sollicitations en service (passages de trains), a provoqué l'amorçage et la propagation des fissures".

Réactions des avocats des différentes parties

Avocat de plusieurs parties civiles, Xavier-Philippe Gruwez estime que "cela fait tomber la thèse de la SNCF", qui considère que "l'expertise confirme que c'est la vétusté du réseau qui est à l'origine de l'accident, pas un défaut imprévisible de l'acier".

L'avocat de l'association des victimes de Brétigny, Gérard Chemla, explique quant à lui que "l'expertise dit que la rupture est due à une usure progressive et ancienne du métal, ce qui implique un défaut d'entretien prolongé"

L'avocat de la SNCF, Emmanuel Marsigny, a refusé de commenter cet extrait, déclarant qu'"il s'agit d'une page, quelques paragraphes, sur un rapport qui en fait plus de 80 et qu'aucune des parties n'a encore reçu"

La thèse du défaut de maintenance privilégiée

Depuis cinq ans, les experts judiciaires ont constamment expliqué la catastrophe par un défaut de maintenance, quand la SNCF a privilégié le scénario d'une fissuration rapide, brutale et imprévisible.

La compagnie ferroviaire et SNCF Réseau (ex-RFF, gestionnaire du réseau ferré) sont actuellement mis en examen en tant que personnes morales, tous deux pour homicides et blessures involontaires. Une situation qui ne satisfait pas les victimes, qui réclament la mise en cause de personnes physiques.

Trois cheminots de la SCNCF chargés de la surveillance des voies au moment du déraillement sont actuellement placés sous le statut intermédiaire de témoin assisté.

L.D., avec AFP