Accident de Brétigny: un rapport du CHSCT dénonce un manque de moyens

Le lieu de l'accident de train en gare de Brétigny qui avait couté la vie à sept personnes en juillet 2013 - Kenzo Tribouillard - AFP
La SNCF et Réseau ferré de France à nouveau pointés du doigt dans l'enquête sur la catastrophe ferroviaire de Brétigny. Un nouveau rapport, demandé par les élus du Comité d'hygiène et de sécurité de l'établissement ferroviaire sur le déraillement du train, doit être publié ce mercredi. Sans surprise, il ets accablant pour la SNCF et de Réseau ferré de France.
Au lendemain de l'accident de Brétigny-sur-Orge, survenu le 12 juillet 2013 et qui avait fait sept morts, les experts judiciaires évoquaient déjà un réseau ferroviaires fortement délabré. Les conclusions de ce nouveau rapport réalisé par le cabinet Aptéis soulignent, elles, une "banalisation du travail dans l'urgence" et la "réduction de l'effectif compétent" pour surveiller les voies.
Des effectifs divisés par deux
Ainsi, entre 2000 et 2012, l'effectif de la brigade de Brétigny chargée de surveiller les voies dans le secteur "a été divisé par deux", passant de 16 à 8 personnes, pointe le rapport. Cette baisse a eu des conséquences "sur les conditions d'organisation de la maintenance", la "pénibilité" et "la sécurité" des agents lors des opérations de maintenance.
Dans ce contexte, l'accident "a brutalement concrétisé des insuffisances en matière de prévention des risques qui résultaient de dérives et de désordres plus anciens dans l'organisation du travail, dans ses modes d'encadrement, de pilotage autant que dans les moyens mis en oeuvre", conclut le rapport. De fait, "l'accident du 12 juillet 2013 est avant tout le résultat d'un dysfonctionnement organisationnel", souligne-t-il.
"Rompre avec la culture de l'urgence"
Le cabinet d'experts rappelle le "retard de maintenance" général du réseau vieillissant, du fait des contraintes budgétaires. Pour prévenir un nouveau risque et "rompre avec une culture de l'urgence", les experts font quelques recommandations pour "refonder l'organisation de la maintenance sur des bases fiables", et de "remédier au sous-effectif chronique" en proposant des incitations financières à des agents expérimentés de province, le temps de former les nouvelles recrues.
Début juillet, les experts judiciaires avaient conclu que le basculement d'une éclisse (sorte d'agrafe métallique reliant deux rails) était à l'origine du déraillement du train. Ils avaient sévèrement mis en cause les règles de maintenance.
Les élus du CHSCT l'établissement sud-ouest francilien, réuni mercredi à Juvisy pour examiner ce rapport, présenteront mercredi soir à la presse les "résultats définitifs de l'expertise" et "les suites qui y seront données".